Indestructible Novak Djokovic ! Moins de 48 heures après sa victoire sur Rafael Nadal après 4h11' de match, le no 1 mondial a cueilli le titre à Roland-Garros au terme d'une improbable remontada.
Il s'est imposé 6-7 (6/8) 2-6 6-3 6-2 6-4 devant Stefanos Tsitsipas, qui disputait sa première finale dans un tournoi du Grand Chelem, après une rencontre longue également de 4h11'. Comme Björn Borg en 1974, Ivan Lendl en 1984, Andre Agassi en 1999 et Gaston Gaudio en 2004, il a réussi un authentique exploit: gagner la finale de Roland-Garros après avoir été mené deux manches à rien.
Ce succès revêt, par ailleurs, une portée historique. Novak Djokovic est devenu le premier joueur de l'ère Open à avoir gagné au moins deux fois les quatre tournois du Grand Chelem. On rappellera que le compteur est toujours bloqué à une victoire pour Rafael Nadal à Melbourne et pour Roger Federer à Paris. Enfin avec ce 19e titre du Grand Chelem, le no 1 mondial aura l'occasion de revenir à la hauteur du Majorquin et du Bâlois s'il s'impose dans quatre semaines à Wimbledon.
Dans les cordes à l'issue du deuxième set remporté par un Stefanos Tsitsipas vraiment maître de son sujet lors de la première partie de la rencontre, Novak Djokovic a regagné un court moment les vestiaires pour se ressourcer. Il avait agi de même six jours plus tôt lors de son huitième de finale face à Lorenzo Musetti qui avait également mené deux sets à rien.
Le match devait basculer dans le quatrième jeu du troisième set. Le Serbe s'arrachait littéralement pour signer le break et pour prendre enfin les commandes de la partie. Même s'il a servi le premier lors de la manche décisive, Stefanos Tsitsipas, éprouvé, n'avait plus les moyens physiques de s'opposer à son adversaire.
L'une des plus belles pages
"J'ai joué deux grands champions en moins de 48 heures, ça a été très difficile physiquement et mentalement pour moi ces deux, trois derniers jours, avoue Novak Djokovic. Mais j'ai réussi à rester présent mentalement même mené deux sets à zéro, c'est un rêve qui s'est réalisé encore une fois." Premier joueur à enlever le titre à Paris après avoir été mené à deux reprises deux sets à rien durant la quinzaine, Novak Djokovic a sans doute écrit l'une des plus belles pages de sa carrière.
Il a aussi brisé une sorte de malédiction qui frappait les "bourreaux" de Rafael Nadal à Paris. Robin Soderling en 2009 et lui-même en 2015 n'avaient pas gagné la finale, battus respectivement par Roger Federer et par Stan Wawrinka. A deux sets zéro pour Stefanos Tsitsipas, Novak Djokovic a sans doute dû se rappeler cette "affreuse" statistique.
"Ce n'était plus le même joueur après sa pause, souligne Stefanos Tsitsipas. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais il était beaucoup plus fort dans l'anticipation, dans le rythme et sur le plan physique. Il a commencé à lire parfaitement mon jeu." Les esprits chagrins ironiseront très vite sur cette métamorphose soudaine. Mais elle s'explique en premier lieu par le mental extraordinaire d'un joueur qui ne poursuit qu'une seule ambition: être reconnu comme le meilleur de tous les temps.