Dans une longue interview accordée à la chaîne de télévision américaine «CBS», Novak Djokovic est notamment revenu sur la finale de Wimbledon 2019 contre Roger Federer. Le Serbe a également révélé ses astuces pour prendre l’ascendant psychologique sur ses adversaires. Il a également expliqué sa position concernant le débat sur la vaccination.
En finale de Wimbledon 2019, Novak Djokovic a poignardé la Suisse en plein cœur en battant Roger Federer 7-6, 1-6, 7-6, 4-6 et 13-12 après presque cinq heures de jeu. C'est probablement la défaite la plus amère de la carrière du maestro, qui a perdu cette partie après avoir bénéficié de deux balles de match. Aujourd'hui, le Serbe révèle dans une longue interview à la chaîne de télévision américaine CBS ce qui, selon lui, a été la clé de son triomphe.
«J'ai gagné tous mes sets au tie-break. Si tu regardes les statistiques, il était clairement le meilleur joueur. Dans tous les aspects,» avoue Djokovic en revenant sur cette rencontre mémorable. «Mais j'ai gagné le match parce que j'ai mieux joué au moment où ça comptait».
Avant d’ajouter : «En 2019, en finale de Wimbledon, j'étais plus fort mentalement que Roger Federer». C'est une qualité pour laquelle il a travaillé dur. «La force mentale n'est pas un cadeau. Elle vient avec le travail. Je peux paraître calme, mais à l'intérieur de moi, il y a une tempête. Le plus grand combat est à l'intérieur de soi. J'ai mes doutes et mes peurs, je les ressens à chaque match».
Beaucoup de contact visuel
En plus de la force mentale, les petits jeux psychologiques avec l'adversaire peuvent avoir une influence décisive sur un match, explique Djokovic en dévoilant quelques-unes de ses astuces : «Il n'y a pas de contact physique au tennis. Mais il y a beaucoup de contact visuel quand on change de côté ou quand on est assis sur le banc».
Par exemple, il analyse ses adversaires lorsque leur visage est affiché sur un écran pendant un match. «Je regarde comment il boit l'eau ? Transpire-t-il plus que d'habitude ? Comment respire-t-il ? Comment communique-t-il avec son équipe ? Tous ces éléments ont une grande influence sur le jeu».
Enervé par Rafael Nadal
Outre Roger Federer, Rafael Nadal était et reste un grand adversaire de Djokovic. Le Serbe a eu beaucoup de mal avec l'Espagnol, surtout au début de sa carrière. «Quand j'ai joué contre Rafael Nadal à Roland Garros, son comportement m'a énervé. Son vestiaire était juste à côté de moi. Ensuite, il faisait aussi ses sauts dans les vestiaires. J’entendais même sa musique», se souvient le joueur de 36 ans avant de confesser : «Cela m'a énervé et en même temps intimidé».
Mais quand les éléments jouent en sa défaveur, Novak Djokovic joue son meilleur tennis : «Le stress est beaucoup plus élevé quand le public est contre toi. Pour moi, cela a été le cas pendant la majeure partie de ma carrière. Mais j'ai appris à gérer cela et à m'épanouir dans un tel environnement».
Débat sur la vaccination
En revanche, Djokovic a eu du mal pendant la pandémie de Covid, quand il a été présenté comme «le méchant du monde», comme il le dit. «Le monde entier était contre moi. J'étais le grand méchant. Je connaissais ça sur les courts de tennis, mais je ne connaissais pas ça ailleurs».
Pour mémoire, au printemps 2022, le natif de Belgrade s'était vu retirer son visa avant l'Open d'Australie à Melbourne parce qu'il n'avait pas été vacciné contre le Covid-19. Après coup, le Serbe, qui avait également été critiqué à l'époque pour avoir organisé des soirées dans le cadre de l'"Adria Tour", avait joué la carte de l’apaisement.
«Je n'étais pas contre la vaccination. Je ne la voulais simplement pas pour moi», nuance Djokovic. «Je ne suis pas pour ou contre les vaccins, je veux juste que les gens puissent décider eux-mêmes s'ils veulent se faire vacciner ou non. Je suis pour la liberté de décision».