Au crépuscule de sa phénoménale carrière, durant laquelle elle a remporté 23 titres du Grand Chelem, Serena Williams, qui est largement considérée comme la plus grande joueuse de l'histoire du tennis, a résumé vendredi ses sentiments: «Je suis reconnaissante d'être Serena». Interview.
Allez-vous revenir sur votre décision de prendre votre retraite?
«Je ne pense pas, mais on ne sait jamais...»
Lorsque vous jouez aussi bien, est-il plus facile de tirer votre révérence?
«Oui, mais en même temps, c'est un peu plus difficile. Chaque semaine, je jouais de mieux en mieux. Si j'avais recommencé plus tôt, si j'avais joué plus de matches, je serais toujours en train de jouer à haut niveau. Mais je ne veux conserver que le positif de ma carrière.»
Que faudrait-il pour que vous reveniez en tournoi?
«Je ne sais pas. Je n'y pense pas. Mais j'ai toujours aimé l'Australie (où se jouera le prochain tournoi du Grand Chelem, en janvier 2023, ndlr). J'ai fait un long chemin depuis Wimbledon l'an dernier. Donc je ne sais toujours pas si c'était mon dernier moment ou pas. Il faut beaucoup de travail pour en arriver là. Et il est clair que j'en suis toujours capable. Mais il y a plein d'autres choses. Je suis prête à être une mère, à explorer une autre version de Serena. Techniquement, je suis toujours super jeune (elle aura 41 ans le 26 septembre). Alors je veux profiter de la vie tant que je peux encore marcher.»
Souvent, les athlètes ne savent pas ce qu'ils vont faire au lendemain de leur dernier match. Savez-vous ce que vous, vous ferez demain?
«Pour commencer, je me repose! Ensuite, je vais passer du temps avec ma fille. J'ai été avec elle quasiment chaque jour de sa vie. Et ma carrière a été compliquée à gérer pour elle. Alors ce sera bien de passer du temps avec elle et faire des choses que nous n'avons pas pu faire. Mon avenir est tellement radieux. Mais demain, c'est sûr, je vais au karaoké.»
De quoi êtes-vous la plus fière dans votre carrière?
«Roland-Garros 2015. C'est sans aucun doute le titre que je retiens parce que j'ai failli mourir (ndlr : elle avait dû lutter contre une grippe durant tout le tournoi). Je ne sais pas comment j'ai gagné. Alors c'est très beau.»
Pensez-vous rester proche du tennis à l'avenir?
«Le tennis a tenu une telle place dans ma vie que je ne peux pas imaginer ne pas rester impliquée dans ce sport. Je ne sais pas encore de quelle façon. Mais il m'a tant apporté, j'ai vécu tant de moments incroyables grâce au tennis, que je n'envisage pas mon avenir sans le tennis. Mais de quelle façon? Je n'en ai pas la moindre idée...»
Que voudriez-vous que les gens retiennent de vous?
«Il y a tellement de choses pour lesquelles on peut se souvenir de moi... Par exemple la bagarre. Je suis une telle battante. Je pense que j'apporte et que j'ai apporté quelque chose au tennis. Ces looks différents, les poings serrés, une intensité folle. Le bon mot pour tout ça, c'est la passion. Traverser les bons et les mauvais moments. Je pourrais continuer, continuer... Mais au final, je suis tellement reconnaissante d'avoir vécu ce moment et d'être Serena...»