La différence de traitement réservée aux joueurs mis en quarantaine à Melbourne ou à Adélaïde avant l'Open d'Australie fait débat. Plusieurs joueurs, dont Novak Djokovic, ont fait part de leur mécontentement.
En raison de la situation sanitaire actuelle, les joueurs et joueuses engagés cette année à l'Open d'Australie (du 8 au 21 février) devront respecter une quarantaine de 14 jours avant le tournoi. Toutefois, une partie des athlètes ne l'effectueront pas à Melbourne, comme prévu initialement, mais à Adélaïde, à quelque 650 kilomètres à l'ouest.
Cette annonce, faite jeudi dernier par le patron du tournoi Craig Tiley, concerne essentiellement le gratin du tennis mondial. Ainsi, Novak Djokovic (ATP 1), Rafael Nadal (ATP 2), Dominic Thiem (ATP 3), Simona Halep (WTA 2), Naomi Osaka (WTA 3) et Serena William (ATP 11) se retrouveront dans la ville côtière pour une exhibition (le 29 et 30 janvier) en guise d'amuse-bouche.
Néanmoins, cette seconde "bulle" est loin de faire l'unanimité. En effet, même si le boss du tennis australien a assuré que "les conditions de la quarantaine seront les mêmes" aux deux endroits, des voix se sont élevées ces derniers jours face au traitement de faveur réservé aux meilleurs acteurs du circuit.
"Cette annonce pour les tops 3, c'est un peu tombé du ciel et c'est bizarre, pour ne pas dire plus", a alors expliqué le Français Jérémy Chardy au quotidien "L'Equipe". Selon le 72e joueur mondial, les personnes hébergées à Adélaïde seront avantagées.
"Ils pourront bénéficier d'une salle de gym à l'hôtel et pourront faire leurs exercices qui ne compteront pas dans le quota des cinq heures (de sortie). Tout le monde pourra sortir. Ils pourront presque vivre normalement. Déjà qu'ils ont beaucoup de privilèges... S'ils peuvent tout faire plus que toi, ce ne sera pas la même préparation", a-t-il pesté.
Djokovic aussi en colère
À Melbourne, les athlètes seront soumis à un protocole strict. Ils seront autorisés à quitter leur chambre d'hôtel avec seulement un seul de leur accompagnant. Au contraire, ceux basés à Adélaïde auront le droit de sortir librement avec l'ensemble de leur staff pendant cinq heures...
De quoi faire bondir le Tricolore de 33 ans : "C'est bizarre pour un sport où on est censé être tous sur le même pied d'égalité. Si j'étais le 4e mondial, je serais défait ! Et que se serait-il passé si Roger Federer (actuellement ATP 5) était venu ?" On peut évidemment se demander si cette différence de traitement est également l'une des raisons qui a poussé le Bâlois de 39 ans - désormais hors du top 3 mondial masculin - à renoncer à participer au premier Grand Chelem de la saison.
Par ailleurs, la polémique a également fait réagir au sommet de l'hiérarchie. En effet, Novak Djokovic aurait fait part de son mécontentement dans une conversation privée WhatsApp. Selon les informations du "Marca", le Serbe aurait réclamé "l’égalité entre collègues quel que soit le classement et comme cela a toujours été fait".
Décidément, l'Open d'Australie aura rarement fait autant débat avant même son coup d'envoi...