Vainqueur en 2021 et 2022 au Geneva Open, Casper Ruud est désormais un habitué du Parc des Eaux-Vives. Le Norvégien veut monter en puissance cette semaine avant, pourquoi pas, de triompher enfin en Grand Chelem, à Roland-Garros.
Malgré une déconvenue lors de son premier match au Masters 1000 de Rome, Casper Ruud est l'un des hommes en forme de ce début de saison. «J'aurais aimé faire mieux à Madrid (réd: élimination en 8e de finale) et à Rome, mais j'ai connu de très belles semaines auparavant, à Barcelone et à Monte-Carlo», éclaire le no 7 mondial, présent en conférence de presse à Genève lundi. «D'ailleurs, je n'ai jamais gagné autant de matches à ce stade de la saison (réd: 31) depuis mes débuts sur le circuit.»
Des paliers franchis
Après dix premiers titres obtenus dans des tournois estampillés ATP 250, dont deux à Gstaad et deux à Genève, Ruud a remporté en Catalogne le tournoi le plus prestigieux de sa carrière (un ATP 500). Et ce avec la manière, en dominant Stefanos Tsitsipas, une semaine après avoir cédé contre le Grec en finale sur le Rocher monégasque, où il s'était aussi offert le scalp de Novak Djokovic.
Cette victoire, sa première face au Serbe et face à un numéro 1 mondial, a sans doute permis au natif d'Oslo de passer un cap. «Je pense que j'évolue à un meilleur niveau qu'il y a un an. Mais je sais que mon année sera évaluée sur mes performances en Grand Chelem. Cela ne s'est pas très bien passé à l'Open d'Australie (défaite au 3e tour contre Cameron Norrie), donc j'espère que ce sera une autre histoire à Paris», lâche-t-il.
Avec les pépins physiques de Jannick Sinner et Carlos Alcaraz, la méforme de Djokovic, Casper Ruud peut légitimement nourrir de grandes ambitions à Roland-Garros, après avoir buté sur la dernière marche lors des deux précédentes éditions. «Ce sera un tournoi ouvert, il y a cinq ou six joueurs pouvant prétendre au titre selon moi», présage le Norvégien.
S'il n'a pas le style flamboyant d'Alcaraz ni la puissance brute de Sinner, Ruud n'en demeure pas moins l'un des joueurs les plus solides du circuit, surtout sur terre battue. Seul «Nole» a fait mieux que ses trois finales atteintes lors des huit derniers tournois du Grand Chelem. Il convient aussi de rappeler qu'une victoire à New York en 2022, où il n'avait pas réussi à contenir la furia d'Alcaraz, aurait fait de lui le numéro 1 mondial.
Une carrière déjà réussie
Lorsqu'on lui demande de jeter un oeil dans le rétroviseur, le Norvégien de 25 ans estime avoir déjà dépassé certaines attentes. «Il y a évidemment beaucoup d'objectifs que j'aimerais atteindre, mais d'un autre côté, j'ai déjà accompli des choses que j'aurais jugées irréalistes lorsque j'étais plus jeune», juge-t-il.
Mais le double vainqueur du tournoi genevois ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. «Maintenant que je suis dans cette position, cela me donne envie de pousser davantage, de jouer des grands matches, de faire de bons résultats dans les plus grands tournois. Quand on jette un oeil à ce qu'ont accompli Novak, Rafa (Nadal) et Roger (Federer), on prend conscience de tout ce qu'il est possible de gagner dans ce sport. Ce sont des objectifs que je pourchasse et pour lesquels je m'entraîne chaque jour.»
Avant d'imiter ses glorieux aînés, Casper Ruud veut retrouver la victoire à Genève après avoir cédé son bien au Chilien Nicolas Jarry, qui l'avait battu en quart de finale l'an dernier: «J'ai toujours bien joué ici et c'est un lieu important dans ma carrière. J'espère pouvoir rester jusqu'à samedi.»
Mais l'adversité n'a peut-être jamais été aussi forte au Parc des Eaux-Vives. Sur son chemin vers un troisième titre en quatre ans, il pourrait faire face au «terrien» argentin Sebastian Baez et au fougueux américain Ben Shelton, demi-finaliste du dernier US Open. Avant une éventuelle affiche digne d'une finale de Grand Chelem qui ne déplairait ni aux organisateurs ni aux spectateurs, samedi contre Novak Djokovic.