Fin août, et les joueuses ne savent toujours pas où se déroulera leur prochain Masters. Arabie saoudite, République tchèque, Chine ? Partout, les embûches se dressent. Et le mécontentement grandit.
La colère se lit clairement sur le visage de Belinda Bencic, interrogée après sa qualification pour les 16es de finale de l'US Open. «Nous sommes fin août et nous ne savons pas où se déroulera le meilleur tournoi de la WTA», s'énerve la championne olympique.
Il s'agit du lieu où se dérouleront les WTA Finals, le Masters féminin réunissant les huit meilleures de l'année. Le tournoi doit débuter le 30 octobre, mais pour le reste rien n'est clair.
Personne ne parle aux joueuses
Il est notamment question de l'Arabie saoudite, ce qui a suscité de nombreuses critiques en raison de la situation des droits de l'homme dans ce pays. Mais pour Belinda Bencic, il est d'abord important qu'une décision soit prise, quel que soit le lieu.
«Personne, absolument personne n'a parlé avec nous, les joueuses. Cela m'énerve», souligne la St-Galloise. «Même le no 1 Iga Swiatek dit qu'elle n'apprend tout que par les médias. La communication de la WTA est extrêmement mauvaise», déplore-t-elle.
Jusqu'à présent, ce sont surtout d'anciennes gloires comme Martina Navratilova ou Chris Evert qui se sont montrées critiques à l'égard de l'Arabie saoudite. Les joueuses en activité se montrent plus réservées. «Nous sommes des joueuses de tennis, pas des politiciennes», soutient Belinda Bencic.
Aller là où se trouve l'argent
Les joueuses ne peuvent pas passer leur temps à dire que l'on ne peut pas jouer ici ou là à cause des circonstances politiques ou des gouvernements locaux. «On ne peut pas aller en Chine pour des raisons politiques. On ne peut pas jouer à Prague parce que les Russes n'ont pas le droit d'y entrer», énumère Belinda Bencic.
«Je sais bien sûr que l'Arabie saoudite n'a pas bonne réputation à cause des droits des femmes qui y sont bafoués. Mais à un moment donné, nous devons simplement dire : bonjour, nous devons jouer là où il y a un bon ‘prize money’, là où on peut avoir un bon tournoi, de bonnes conditions, un bon public.»
No 3 mondial, Jessica Pegula partage cet avis : «Si la dotation est bonne et que les conditions sont telles que nous pouvons les soutenir, si nous pouvons aller là-bas et faire partie du changement, alors ce serait ok pour moi de jouer là-bas», a déclaré l'Américaine avant le début de l'US Open.
Mais rien ne dit que ce sera le cas. Pour l'heure, les joueuses veulent juste qu'un choix soit opéré. Et avant de se poser éventuellement certaines questions, Belinda Bencic devra gagner sa place dans ce Masters WTA: elle pointe actuellement au 10e rang du classement annuel.