Piégé par le SLO mercredi à la Praille (1-2), le Servette FC n'a gagné qu'un point lors des trois derniers matches de championnat. Une mauvaise passe qui pourrait lui coûter cher dans la course au titre de champion de Suisse.
L'euphorie suscitée par un début d'année remarquable en Super League – 7 succès en 8 matches entre le 27 janvier et le 10 mars – semble bel et bien derrière les Grenat. Après un match nul concédé à Lucerne et une défaite à Winterthour, Servette a trébuché dans son jardin, où il n'avait perdu qu'une seule fois cette saison, le 3 septembre dernier contre Young Boys (0-1).
René Weiler, l'entraîneur genevois, le reconnaissait sans détour en conférence de presse d'après-match: «Il y a des belles périodes et parfois des plus compliquées, comme celle que nous vivons actuellement.» Cette méforme regrettable empêche les Servettiens de dérober les commandes de la Super League au leader bernois, lui aussi empêtré dans une mauvaise série.
Trois buts annulés
Battu 2-1 mercredi, Servette a pourtant fait trembler les filets à quatre reprises à la Praille. Mais trois fois – douze (!) sur l'entièreté du match – le drapeau s'est levé sur la ligne de touche pour signaler un hors-jeu.
Un piège remarquablement tendu par les Stadistes, comme l'explique leur entraîneur Ricardo Dionisio. «Cela fait partie de notre stratégie et nous y travaillons beaucoup», assure-t-il. «Nous devons être l'équipe qui force le plus de hors-jeu dans tout le championnat.»
A cette rigueur du placement, il faut encore ajouter une efficacité chirurgicale de la part des Vaudois, qui ont exploité à la perfection les largesses défensives de Servette en contre-attaque. «Cela fait deux matches de suite que l'on domine et qu'on se fait surprendre de cette manière», peste Steve Rouiller.
Le natif de Monthey aurait sans doute espéré un autre scénario pour son 200e match sous le maillot grenat, même s'il ne tire pas la sonnette d'alarme. «On est dans la course, mais il va falloir qu'on évite de perdre des plumes bêtement si on veut titiller YB, d'autant plus que Lugano arrive derrière.»
Se sauver et se racheter
De son côté, le SLO veut encore croire au miracle d'un sauvetage. «On va jouer chaque match pour gagner des points», lance Ricardo Dionisio, qui espère que l'expérience accumulée par ses joueurs leur permettra d'enchaîner samedi lors de la réception de Bâle.
Servette et Steve Rouiller auront pour leur part une «nouvelle occasion de se racheter» devant leurs supporters, lors de la venue de Zurich. «On sait que la bonne dynamique va revenir car on a les qualités nécessaires», promet le défenseur grenat.
ATS, par Lucien Willemin