Jérémy Frick «On a joué comme des juniors, on s’est fait un peu dessus»

Nicolas Larchevêque, à Genève

29.1.2023

Le derby du Rhône entre le Servette FC et le FC Sion a accouché d’un match nul totalement rocambolesque dimanche en Super League (2-2). Au coup de sifflet final, la déception prédominait tant dans le camp genevois que valaisan. Devant la presse, Jérémy Frick, gardien grenat, a regretté le relâchement mental de son équipe après l’heure du thé. De son côté, Numa Lavanchy a pointé du doigt la première mi-temps manquée des Sédunois. Réactions.

Servette – Sion 2-2

Servette – Sion 2-2

Credit Suisse Super League, 18ème journée, Saison 22/23

29.01.2023

Nicolas Larchevêque, à Genève

29.1.2023

 

Gardien du Servette FC

Jérémy Frick

Comment peut-on expliquer la deuxième période de Servette alors que vous meniez de deux buts ?

«D’explications, je n’en ai pas. Ce but (le 2-1 pour Sion à la 50e) qu’on prend rapidement nous met peut-être en-dehors. Mais on est censé être une équipe de caractère, on l’a toujours été. Puis là, on s’est un peu écroulé. On n’a plus fait de pressing, on a «jouotté» alors que Sion était un de moins (depuis l’expulsion de Cyprien à la 41e). Ce qui s’est passé est tout dans la tête. Beaucoup de choses se sont passées en deuxième mi-temps, que ce soit avec les supporters (qui ont lancé des fusées) ou avec les histoires à Balotelli (provocations avec les joueurs et le public grenat). Le jeu était haché et Sion a réussi à avoir la chance de son côté. Aujourd’hui, ce n’est pas Sion qui marque deux buts, mais Servette qui en met quatre.»

Qu’est-ce qui s’est passé à la mi-temps ? Une forme de naïveté ?

«Le premier discours à la mi-temps est qu’on veut marquer ce troisième but pour définitivement «tuer» le match. On sait que mener 2-0 à la mi-temps c’est toujours des matches compliqués. Mais là, il n’y avait pas de raison que ça le devienne car Sion n’avait rien montré. Nous, on avait démontré qu’on était une équipe conquérante. On a fait une de nos meilleures premières périodes je pense. On a eu un excès de confiance. La naïveté est aussi là, on a joué comme une équipe de juniors. Un peu comme dans une finale de Coupe du monde qui fallait gagner et on s’est fait un peu dessus. Je n’ai pas d’explication. Il n’y avait pas de raison que ça se passe mal, mais on a tout fait faux. L’envie était là, mais dans les têtes, c’était déjà fini.»

Quels sentiments éprouvez-vous personnellement ?

«Je suis dégoûté, énervé. Je ne pense pas que je vais bien dormir ces deux prochains jours. Personnellement, je n’ai pas un ballon dans les gants pendant le match et j’en prends deux. C’est dommage, car on avait tout fait pour bien commencer cette deuxième partie de championnat avec un stade plein. Et derrière on se sabote... Il va falloir réfléchir, se regarder dans les yeux et comprendre ce qui n’a pas été.»


 Jérémy Frick : «C'est nous qui en marquons quatre, c'est pas eux qui en marquent deux»

Jérémy Frick : «C'est nous qui en marquons quatre, c'est pas eux qui en marquent deux»

Le gardien de but de Servette dresse un constat amer du derby romand au micro de blue Sports.

29.01.2023


 

Défenseur du FC Sion

Numa Lavanchy

On a eu le droit à un derby rocambolesque...

«C’est un derby complètement fou pour les supporters, mais nous on ne peut pas se contenter de cela. On ne peut pas s’estimer heureux de ce match-là. On prend un point, on va garder ça quand même. Mais ce qu’on propose, surtout sur l’entame du match, c’est très insuffisant. On a réagi, on s’est accroché en marquant assez rapidement (en deuxième mi-temps, 50e). Cela nous a remis un peu sur la bonne voie, mais il ne faut pas oublier cette première mi-temps qui était insuffisante de la part de tout le monde.»

Comment l’expliquer ?

«A chaud, je n’ai pas la réponse. Mais c’est clair que ça passe par nous, les joueurs. Il faut que chacun se regarde dans un miroir, que chacun analyse sa prestation et dans un second temps, la prestation d’équipe. On ne peut pas pointer du doigt un seul joueur, mais toute l’équipe sur cette première mi-temps.»

C’est la troisième fois de la saison que vous recevez un carton rouge, mais que vous ne perdez pas. Vous avez quand même de la ressource mentale...

«On sait que jouer à onze contre dix n’est pas toujours un avantage. On l’avait vu contre Lucerne (ndlr : en août dernier). Ils avaient pris trois rouges mais on n’avait pas réussi à marquer (défaite 2-0). Après, c’est clair qu’il y a de la qualité dans l’équipe, il y a tout ce qu’on veut. Ça fait des années que tout le monde le dit et que tout le monde le sait. Sur le papier, on n’est pas inférieur à Servette. Pas du tout. Ce n’est donc pas possible que sur une première mi-temps comme aujourd’hui il y ait une telle différence. On prend ce point, c’est le positif. Mais on ne peut pas se reposer sur cela et se dire que tout va aller. C’est insuffisant.»

D’où vient cette insuffisance ? Dans la préparation du match ou dans l’exécution ?

«On peut préparer tout ce qu’on veut, au final c’est le moment du match qui compte. Être là à 16h30 (heure du coup d’envoi dimanche) et point final. Ça passe par une remise en question de tout le monde. Pas seulement les onze qui sont sur le terrain, mais tout le monde. Je parle surtout des joueurs. Ce n’est qu’en regardant dans la même direction qu’on va faire quelque chose. Mais pour cela, il faut aussi des performances individuelles. On ne peut pas se permettre d’être tous en-dessous. La performance de groupe passe par des performances individuelles, et ça nous a manqué. Quand on a réussi de bons matches, on a des prestations individuelles qui sont au niveau de la Super League. Tout simplement.»


Numa Lavanchy : «On sentait que ça pouvait passer»

Numa Lavanchy : «On sentait que ça pouvait passer»

Le défenseur au sein du FC Sion décrit son ressenti après la rencontre face à Servette au micro de blue Sports.

29.01.2023