Dans une interview accordée à nos confrères de Blick.ch, le boss de Tourbillon ne passe pas par quatre chemins au moment de se prononcer sur l’affaire Balotelli qui agite le football suisse depuis dimanche. Pour CC, «cela n'a aucun sens de faire venir un joueur comme Balotelli en Suisse !»
L’affaire fait grand bruit depuis dimanche. Après son doigt d’honneur adressé au public bâlois, Mario Balotelli a fait part de sa colère hier sur Instagram en postant un message où il tire à boulets rouges sur la ligue suisse, qu’il va jusqu’à qualifier de «mafia».
La réaction de son président n’a pas tardé. Dans les colonnes de Blick.ch, Christian Constantin soutient largement son protégé et n’hésite pas à remettre un peu d’huile sur le feu.
«Vu la manière dont on siffle ici, cela n'a aucun sens de faire venir un joueur comme Balotelli en Super League suisse. Mario ne bénéficie d'aucune protection. Il est massacré et il ne se passe rien», fustige CC, avant de revenir sur le match à Bâle et les décisions du corps arbitral.
«Des règles pour les Suisses allemands et pour les Romands»
«La VAR fausse le championnat ! Pourquoi n'intervient-il pas lorsque l'expulsion de Baltazar est précédée d'une faute sur Balotelli ? Pourquoi n'intervient-il pas lors de la faute de main manifeste de Comas ? Il s'agissait d'un penalty évident qui nous a été refusé».
«Il y a des règles pour les Suisses allemands et pour les Romands. Elles ne sont pas les mêmes. Autant s'arrêter là ! Nos arbitres sont tellement faibles et partiaux qu'il n'y a qu'une seule solution. Il faut des VAR étrangers !»
Doigt d’honneur - Les explications de CC
- «Mario s'est fait crier dessus par les supporters de Bâle pendant tout le match. Il a le droit de se défendre (…) et la VAR n'a apparemment rien vu. Le match a ensuite continué. L'affaire est donc close. On avait la possibilité d'intervenir et on ne l'a pas fait. On ne peut pas revenir dessus après. Autrefois, c'était possible. Aujourd'hui, avec la VAR, ce n'est plus possible.»
Balotelli a-t-il été victime d'insultes racistes à Bâle ?
- «Du moins, beaucoup de choses qui ont été criées étaient très, très indécentes. Un joueur a le droit de se défendre quand on lui crie dessus de cette manière. Qu'attendez-vous de lui ? Qu'il dise : merci de m'avoir crié dessus ?», déclare Constantin.
- «Je suis contre le fait de punir les joueurs qui se défendent simplement. Les supporters coupables devraient plutôt être tenus de rendre des comptes. Mais le cas de Fayulu a montré que cela n'arrive pas. Fayulu a été victime d'insultes racistes la saison dernière à Saint-Gall. La procédure a été abandonnée... Et lorsque le gardien de Lucerne Müller tient des propos homophobes, rien ne se passe non plus. On se contente d'une amende. Comme je l'ai dit : il y a des règles pour les clubs suisses alémaniques et d'autres pour les clubs romands.»
Attaques directes envers la Ligue
Interrogé sur le post de Balotelli où l’Italien parle de mafia et de corruption, Constantin ne se défile pas et soutient à 100% sa superstar.
«Je pense que Mario a raison. En très peu de temps, il a mis le doigt sur le sentiment que nous avons ici en Suisse romande, et plus particulièrement en Valais, depuis des années : que ce championnat est altéré ! Encore une fois, il y a deux poids et deux mesures. Une pour les Romands, une pour les Alémaniques. Ne peut-on pas parler de corruption ?»
«Quand un joueur comme Balotelli sort ce genre de choses, c'est un appel à l'aide. Il l'a fait parce qu'il n'a pas peur. Mais tous les joueurs qui viennent chez nous le ressentent. Même Pajtim Kasami, Luca Zuffi. Tous ! Je ne peux quand même pas interdire à quelqu'un d'appeler à l'aide !», ajoute CC.
Balotelli suspendu ? La réplique de CC
Avant de réagir sur les éventuelles sanctions : «Je pensais que le temps de l'esclavage, le temps de la domination de certaines personnes sur d'autres, était révolu depuis longtemps. Apparemment, ce n'est pas le cas. Les nombreuses décisions de la VAR prises à notre encontre ne permettent pas de tirer une autre conclusion.»
«Quand les choses ne sont pas faites correctement, on laisse tomber quelque chose. En tout cas, je n'aurais aucun scrupule à retirer mon équipe du championnat si nous devions continuer à être maltraités de la sorte. Faites donc votre propre championnat en Suisse alémanique !»