Urs Lehmann «Nous ne devons pas être trop sûrs de nous»

ATS

4.2.2023 - 07:01

Dans une interview accordée à Keystone-ATS, le président de Swiss-Ski Urs Lehmann évoque ses attentes pour les Championnats du monde à Courchevel-Méribel, en France. Mais aussi sa vision pour l'avenir.

Urs Lehmann est serein mais prudent avant les Mondiaux.
Urs Lehmann est serein mais prudent avant les Mondiaux.
Keystone

Urs Lehmann, la Suisse a obtenu de très bons résultats lors de chacun des derniers grands événements et est de loin la nation de ski numéro 1 de cette saison de Coupe du monde. Vous vous attendez logiquement à de bons résultats aux Championnats du monde ?

«Nous sommes confiants. L'équipe transpire la confiance. Moins en raison des grands événements passés que de la saison actuelle très réussie. Nous avons des athlètes d'exception et l'équipe est très diversifiée. Au vu de nos résultats, nous pouvons affirmer sans prétention que nous avons des chances de remporter une médaille dans toutes les disciplines. Je considère cela comme un privilège.»

La Suisse est donc l'équipe à battre ?

«Si l'on considère la saison, c'est le cas. Le géant de Schladming, où Marco Odermatt a dû faire une pause, mais où il y a quand même eu un doublé suisse grâce à Loïc Meillard et Gino Caviezel, a justement montré la force de cette équipe.»

Maintenant, il y a un «mais»...

«Je n'oserai jamais faire une déclaration selon laquelle nous sommes l'équipe à battre. Les grands événements ont toujours leurs propres règles. Chez les dames, il y a des skieuses incroyables comme Mikaela Shiffrin ou Sofia Goggia. Chez les messieurs, il y a Aleksander Aamodt Kilde, mais aussi Vincent Kriechmayr. Nous ne devons donc pas être trop sûrs de nous, car il faudra aller chercher chaque médaille. Et puis un bon résultat d'ensemble ne s'applique pas aux championnats du monde. Il existe un dicton qui dit qu'une 4e et une 20e place ont le même poids, puisqu'elles ne rapportent aucune médaille. Seules les médailles comptent.»

Dans quatre ans, Crans-Montana accueillera les championnats du monde. Allez-vous garder 2027 à l'esprit même lors des Mondiaux de cette année?

«En partie. Notre nouvelle CEO Caroline Kuyper est depuis peu responsable de nos affaires opérationnelles pour les Mondiaux. Elle sera sur place pendant dix jours pour se faire une idée. L'échange avec les organisateurs de Courchevel et de Méribel est important. Mais en 2025, il y aura encore les Mondiaux en Autriche, et là nous suivrons l'événement de plus près.»

Quelle est la situation actuelle à Crans-Montana ?

«L'engagement de Caroline Kuyper a été une étape centrale pour le projet. Les choses avancent bien, certes pas aux yeux des médias, mais en coulisses. Les constructions du stade d'arrivée et des pistes ont la priorité et sont déjà en cours. Il est cependant clair qu'il y a encore beaucoup à faire. Nous en sommes tous conscients.»

Sous votre direction, Swiss-Ski a connu une croissance importante. A-t-on atteint un plafond ou d'autres grands projets sont-ils encore possibles ?

«J'ai déjà la prochaine grande vision pour l'avenir. Je l'appelle le modèle néerlandais, parce qu'ils le font très bien aux Pays-Bas. Nous avons encore beaucoup à apprendre en Suisse.»

De quoi s'agit-il exactement ?

«Du sport de masse et de la nécessité de mieux convaincre la population pour qu'elle soit plus active. Nous avons environ 100'000 membres chez Swiss-Ski et il faut faire beaucoup plus dans ce domaine à l'avenir. C'est pourquoi nous avons désormais un responsable du domaine du sport de masse au sein de la direction.»

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