«On repart tous de zéro» Entre petits bobos et soif de succès, les skieurs suisses peaufinent leur rentrée

Nicolas Larchevêque, à Dübendorf

2.10.2024

À l’occasion de la journée média d’avant-saison de Swiss-Ski, les skieuses et skieurs du pays ont donné de leurs nouvelles. Prise de température avec notamment Marco Odermatt, Loïc Meillard, Corinne Suter, Daniel Yule, Michelle Gisin ou encore Arnaud Boisset.

A l’image de Justin Murisier, les membres de Swiss-Ski ont récupéré leur matériel mardi dans la banlieue zurichoise.
A l’image de Justin Murisier, les membres de Swiss-Ski ont récupéré leur matériel mardi dans la banlieue zurichoise.
KEYSTONE

Nicolas Larchevêque, à Dübendorf

Les températures se rafraîchissent, les journées commencent à se raccourcir et l’automne est bel et bien arrivé. Que d’éléments qui démontrent que la nouvelle saison de ski alpin, qui sera marquée par des championnats du monde à Saalbach en février prochain, pointe gentiment, mais sûrement, le bout de son nez.

Avant le lancement de l’hiver fin octobre à Sölden, Swiss-Ski a ainsi convié la presse à sa traditionnelle journée média lors de la remise du matériel aux athlètes mardi à Dübendorf. L’occasion pour les stars helvétiques du Cirque blanc de faire le point sur leur préparation, avec, pour certaines, un camp en Amérique du Sud ces semaines passées.

 

Membre du cadre A (vitesse)

Alexis Monney

«Jusqu'à présent, ça s'est plutôt bien passé, c'est cool. Je suis content tant de la préparation sur les skis que physique. Je pense que dans ces deux domaines, j'ai fait un petit pas en avant. Je me réjouis de voir ce que ça va donner en décembre lors des premières courses. On est resté sur la même ligne de conduite que les années passées. J’ai vraiment senti que j'ai fait un petit saut en avant, en tout cas sur les skis. Je me sens bien et c'est le plus important.»

 

Membre du cadre A (technique)

Luca Aerni

«La préparation s'est bien passée. Pour la condition physique, on a trouvé un bon mix entre l’intensité et des moments plus calmes. Et puis j'ai vraiment pu m'entraîner tout l'été sans problème. Je ne dirais pas que je me suis amélioré, mais je me sens encore un peu mieux que l'année passée. Vu que je n'ai pas loupé d'entraînement, je me sens confiant.»

 

Membre du cadre A (technique)

Ramon Zenhäusern

«Tout se passe très bien. Au niveau de mon corps, je me sens très bien depuis mes problèmes de l'hiver dernier liés à mon dos, je n’ai plus de douleur. On a fait beaucoup de pilates avec la physio. Je ne dois également plus être malade pendant l'hiver. L’année dernière, j'avais reçu un choc et c'était un peu ma faute car je n’ai pas pris de pause. Mais c’est du passé, je pense que j’ai appris de nouvelles choses. Et j’ai aussi renforcé des petits muscles qui devraient m’aider à ne plus avoir mal au dos. Je suis resté en Suisse pour m’entraîner. Je me réjouis désormais de rejoindre l'équipe et d'attaquer les prochaines semaines.»

Arnaud Boisset of Switzerland poses during a press conference of Swiss-ski federation at the Alpine Skiing FIS Ski World Cup in Wengen, Switzerland, Tuesday, January 9, 2024. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)
 

Membre du cadre national (vitesse)

Arnaud Boisset

«Depuis mon retour sur les skis (ndlr : il a été blessé au genou droit mi-août à l’entraînement), je suis très content, cela a fait du bien au moral. Mon genou a réagi un tout petit peu, mais vraiment rien d'anormal jusque-là. Durant ces six semaines de pause forcée, j’ai loupé entre 8 et 10 jours de ski. Heureusement que ce n’est pas arrivé l'année passée parce qu’il y avait beaucoup de travail au niveau du test de matériel. Cette année, c'est clair que ce n'est pas optimal, mais je ne pense pas que ça va compromettre mon niveau de saison. On a un réglage qui fonctionne assez bien, il s'agit plutôt de peaufiner les détails. Je suis donc assez positif.»

 

Membre du cadre national (technique)

Marc Rochat

«J’ai passé un cap dans les statuts de Swiss-Ski parce qu'aujourd'hui, je fais partie de l'équipe nationale. C’est un pas important et puis, je m'établis gentiment aussi dans le monde de la Coupe du monde, ce qui est aussi très positif. Je l'ai dit souvent, j'ai longtemps cru en mes capacités et je pensais pouvoir passer ce cap plus rapidement. Après, ça n'a pas été mon histoire. Je suis passé par des moments un peu plus compliqués, des moments de doute. Et puis, petit à petit, avec l'expérience, la maturité, j'ai évolué d'une manière avec laquelle j'ai compris que la constance avait plus d'importance que la performance en soi. J'ai appris à canaliser un peu mes énergies et puis grimper petit à petit avec la tête un peu plus basse et faire mes étapes de cette manière.»

 

Membre du cadre national (vitesse et technique)

Michelle Gisin

«Pour commencer, je vais très bien. L'entraînement à Ushuaïa, en Argentine, était vraiment cool. On a eu tellement de chance. Ce qui me motive encore à l’aube de ma 13ᵉ saison en Coupe du monde ? C’est une bonne question, je me le demande souvent aussi ! Ce sont les courses, la sensation d'être au départ d'une course et de savoir que j'ai une piste que pour moi. C’est juste magnifique. Ce n’est pas toujours facile de trouver la motivation pendant tout l'été. C’est très dur et très intensif. Mais je me réjouis tellement d’être bientôt à nouveau au départ d’une épreuve de Coupe du monde.»

 

Membre du cadre national (technique)

Daniel Yule

«Je me sens mieux à 31 ans qu’à mes 25 ans. Je sais que la préparation physique est une chose, mais ce qui compte ce sont les courses. J’ai montré ces dernières années que j’ai réussi à assembler toutes les pièces pour arriver au top et jouer aux avant-postes. Je dois me concentrer sur mon travail et jusqu’ici, je suis content. Je signe à nouveau pour une saison comme la dernière (ndlr : 7ᵉ au classement du slalom et une victoire à Chamonix). L’appétit vient en mangeant. Tout le monde rêve de victoire. L’âge aussi parle, il y a des gars qui font des carrières sans gagner des courses, je signe alors pour une victoire cet hiver.»

 

Membre du cadre national (technique)

Loïc Meillard

«Tout s'est bien passé cet été, je n’ai pas eu de pépins physiques ou quoi que ce soit. La préparation a donc pu se passer comme espéré. J'ai eu le temps au printemps de tout analyser, voir ce qui s'est passé la saison dernière (ndlr : il sort de sa meilleure saison avec une 2ᵉ place au classement général de la Coupe du monde). Tout ce qui s'est passé l'année passée, c'est de l'expérience, du bonus en plus. J’espère que ça m'aidera pour la suite. Mais maintenant, tout reste de nouveau à faire et on repart tous de zéro.»

 

Membre du cadre national (vitesse)

Corinne Suter

«Depuis ma blessure au genou à Cortina (ndlr : en janvier 2024), j’essaie de prendre jour après jour, pas après pas, et cela se passe bien jusqu’ici. Je suis content, mon corps répond bien. C’est dur à dire combien de temps va prendre ma dernière étape de rééducation. Beaucoup de choses se sont passées lors des deux dernières semaines, ça peut donc aller vite. Durant cette période, j’ai eu plus de temps pour moi. J’ai pu faire des choses spontanées, ce qui ne m’était plus arrivé depuis longtemps. J’ai fait des trucs pour moi, des petites choses qui font du bien.»

 

Membre du cadre national (vitesse et technique)

Marco Odermatt

«Je suis prêt physiquement, en bonne santé. J’ai passé un très bon été. J’ai continué à beaucoup m’entraîner, d’abord avec la condition physique puis sur les skis. J’ai ainsi pris 1 à 2 kilos de masse. Je signe de suite pour reproduire les performances de l’hiver passé (ndlr : quatre globes de cristal). Je cherche aussi à gommer encore les quelques erreurs que j’ai pu produire la saison dernière, de m’améliorer encore et de skier encore plus fin, en essayant de freiner le moins souvent possible. Ce sont des éléments sur lesquels on peut toujours travailler et s’améliorer.»

 

Membre du cadre national (vitesse)

Justin Murisier

«On repart pour un tour et c'est vrai que chaque année ce sont des challenges et des objectifs différents. Cette année, on part dans une saison avec des Mondiaux (à Saalbach en février 2025). En plus, on a une concurrence assez importante à l'interne dans les disciplines de vitesse. Mon but, c'est de partir vraiment sur la vitesse, même si je ne lâche pas complètement le géant. Il va falloir performer dès le début de saison et essayer de se qualifier aux Mondiaux assez rapidement pour pouvoir se concentrer sur les courses et pas simplement sur cette qualification.»