Marco Odermatt s’apprête à retrouver le chemin de la Coupe du monde de ski alpin à la fin du mois d’octobre après un hiver de tous les superlatifs. Evoquant notamment ses ambitions futures, la star helvétique s’est confiée à la presse lors de la traditionnelle journée média d’avant-saison organisée par Swiss-Ski.
Roi du Cirque blanc depuis maintenant deux ans, Marco Odermatt lancera à nouveau son hiver avec l’étiquette d’ultra-favori le week-end prochain à Sölden. Et même si, du haut de ses 25 ans, le Nidwaldien n’a déjà plus rien à prouver, sa motivation et sa soif de victoires restent intactes.
«C’est clair que j'ai déjà gagné presque tout, mais décrocher deux grandes victoires à Wengen et à Kitzbühel me motive encore. Si je peux skier à ce niveau à chaque fois, je veux gagner chaque course. Je skie pour ces émotions. Quand on montre une bonne course du début à la fin et que l'on peut vivre quelque chose d'émotionnel avec l'équipe, c'est motivant», a reconnu le vainqueur de trois Globes de cristal (général, super-G et géant) et de deux médailles mondiales en or (descente et géant) lors de la saison écoulée.
Détenteur désormais aussi du record du nombre de points en Coupe du monde sur un hiver (2042 points), «Odi» espère frapper d’entrée en géant à Sölden, avant de retrouver la neige suisse lors des deux descentes à Zermatt-Cervinia, agendées mi-novembre. Un succès «serait parfait» et signerait «un très beau début de saison» sur une piste encore méconnue de tous.
«La descente est très difficile. Il est difficile de savoir où on se situe, on n'a pas eu de comparaison tout l'été. Avant tout, j'espère que les courses pourront se faire cette année et que nous, le team suisse, allons bien commencer la saison. Un bon résultat est toujours beau», a expliqué le skieur de Buochs.
«Il ne faut pas toujours faire mieux, mais peut-être autrement»
Double vainqueur de la Coupe du monde
Pour rester au sommet, ce dernier ne souhaite pas se reposer sur ses acquis et est toujours enclin à recevoir les conseils de ses compatriotes. Il a ainsi passé une grande partie de sa préparation estivale avec Justin Murisier et Gino Caviezel. «Nous sommes tous très ouverts, en particulier dans le team. Nous nous aidons les uns et les autres», a avancé le champion olympique du géant à Pékin.
«Je suis heureux d’avoir été aidé par chacun, notamment par Beat (ndlr : Feuz, désormais retraité) en descente. Je pense que nous avons beaucoup de nouveaux jeunes athlètes, spécialement en vitesse. C’est cool qu’ils puissent profiter de nous. Je suis très ouvert et je peux aussi encore apprendre beaucoup des autres. Il ne faut pas toujours faire mieux, mais peut-être autrement. Cela donne toujours de nouvelles impulsions et c'est très cool.»
Avoir une structure privée ? Pas du goût d’«Odi»
L’esprit de groupe est d’ailleurs un maillon essentiel de la carrière de Marco Odermatt. Il est l’une des rares stars du Cirque blanc à continuer à travailler avec sa Fédération et à s’entraîner avec ses coéquipiers. Pour lui, disposer d’une structure privée n’a jamais été envisageable.
«Il n'y a pas beaucoup de teams privées en vitesse, parce qu'on ne peut rien faire seul dans ces disciplines. Il faut une grande équipe et je ne veux pas vraiment être seul. Je veux être avec mes amis, avec l'équipe et ne pas m'asseoir avec seulement le serviceman et l’entraîneur au souper. Avec beaucoup de personnes différentes autour de moi, c’est plus amusant et plus simple de faire la saison ensemble», a soutenu un Odermatt pour qui la route vers un troisième gros Globe de cristal semble déjà tracée.