Fait très rare «Je suis vraiment préoccupé...» - Le dernier cri du coeur de Joe Biden

AFP

17.1.2025

Le président démocrate Joe Biden s'est alarmé jeudi soir de la «fragilité de la démocratie» américaine due à l'érosion des «garde-fous» institutionnels dorénavant aux mains des républicains, dans une ultime interview avant le retour lundi de son ennemi Donald Trump à la Maison Blanche.

Le président démocrate Joe Biden s'est alarmé jeudi soir de la «fragilité de la démocratie» américaine.
Le président démocrate Joe Biden s'est alarmé jeudi soir de la «fragilité de la démocratie» américaine.
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Fait très rare, le 46e président des Etats-Unis s'est exprimé lors d'un entretien télévisé d'une heure, enregistré dans la journée par la chaîne progressiste MSNBC dans le Bureau ovale, au lendemain d'un discours d'adieu très sombre dans lequel il a dit craindre que son pays ne tombe aux mains d'une «oligarchie» et d'une «poignée de personnes ultra-riches».

Il visait sans les nommer son prédécesseur et bientôt successeur Donald Trump et les multimilliardaires de la tech comme Elon Musk et Mark Zuckerberg désormais rangés derrière le tribun républicain. «Je suis vraiment préoccupé par le niveau de fragilité de la démocratie», a insisté jeudi soir le président sortant.

Sans être explicite, il s'est inquiété de la concentration du pouvoir aux mains des républicains et des conservateurs au sein de l'exécutif, du législatif et du judiciaire, les trois branches des institutions démocratiques américaines.

«Il y a une Cour suprême indépendante mais qui doit rendre des comptes. Il y a un Congrès qui doit répondre à des principes fondamentaux et il y a une présidence qui a vraiment des pouvoirs limités. On est le patron, mais on ne peut pas tout dicter», a décrit l'homme politique de 82 ans, dont un demi-siècle passé au Congrès et à la Maison Blanche comme vice-président et président.

«Tailler en petits morceaux»

Les trumpistes «semblent tailler en petits morceaux tous ces éléments», cet équilibre des institutions , a mis en garde le démocrate face à la majorité républicaine et conservatrice.

Mercredi soir, dans sa dernière adresse à la nation, Joe Biden avait jugé qu'"une oligarchie pren(ait) forme en Amérique" et «mena(çait) concrètement notre démocratie tout entière, nos droits et libertés élémentaires».

Sur MSNBC, il a encore dénoncé les «multimilliardaires, les super, ultra riches, les personnes les plus fortunées de la planète (qui) commencent à contrôler tout le système, des médias à l'économie».

M. Biden a aussi été interrogé sur les guerres dans la bande de Gaza et en Ukraine qui ont bouleversé sa présidence. Il a démenti tout contact personnel et direct avec Donald Trump avant l'accord annoncé mercredi d'une trêve dans le territoire palestinien et de la libération d'otages.

Le président élu a réaffirmé de son côté jeudi soir que rien «ne se serait passé» s'il n'avait pas exercé de pression sur les protagonistes du conflit, Israël et le Hamas.

Netanyahu

Allié indéfectible de son «ami» Benjamin Netanyahu, Joe Biden a également dévoilé des premières conversations avec le Premier ministre israélien après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

«Je leur ai dit que nous allions les aider, mais, ai-je précisé: +Bibi, tu ne peux pas balancer un tapis de bombes+» sur la bande de Gaza, a raconté le président.

«Et il m'a répondu: +Et bien vous l'avez bien fait le tapis de bombes sur Berlin (en 1945) et la bombe atomique (sur le Japon). Vous avez tué des milliers de gens parce que vous deviez le faire pour gagner la guerre+», a poursuivi Joe Biden en rapportant des propos de M. Netanyahu.

Quant au conflit en Ukraine, Joe Biden a affirmé que la Russie avait perdu «670.000» hommes «morts et blessés» depuis l'invasion de février 2022.

«Cela ne veut pas dire qu'ils (les Russes) vont tout perdre, mais cela signifie qu'ils ne vont pas remporter le genre de victoire auquel (le président Vladimir Poutine) pensait», a conclu le président américain.

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