Beat Feuz a décroché la médaille de bronze de la descente des Championnats du monde de Cortina. L'Emmentalois a terminé à 0''18 de l'Autrichien Vincent Kriechmayr qui réussit le doublé en vitesse.
Le maître de la discipline a bien failli réussir son coup. Il ne lui a finalement manqué que 0''18. Et dire que "Kugelblitz" comptait encore 0''73 de retard au sortir de la traverse. Fort d'un finish "à la Didier Cuche", Feuz est ainsi parvenu à monter sur le podium pour la troisième fois de sa carrière dans des Championnats du monde après le bronze à Vail en 2015 et l'or de St-Moritz en 2017. Sans doute qu'avec 100 mètres de plus, Feuz aurait pu passer devant.
"Je ne suis pas totalement satisfait de ma course, a expliqué le triple vainqueur du globe de descente. Mais une médaille reste une médaille."
Tout s'est joué autour du saut du Vertigine, ce passage qui a suscité de nombreux commentaires ces derniers jours. Les cinq courbes imaginées pour freiner les coureurs ont ôté bien du sel à la course. Et il fallait visiblement oser prendre un petit numéro pour espérer finir tout devant. Kriechmayr a tenté ce coup de poker en prenant le 1 et Andreas Sander a eu le petit coup de pouce de la chance en se voyant attribuer le 2.
Choix payant pour le médaillé de bronze de la descente d'Are voici deux ans. Champion du monde de Super-G, l'Autrichien s'est donc montré le plus rapide dans la discipline-reine. Ou le moins lent, c'est selon, vu que les athlètes ont eu toutes les peines du monde à dépasser les 110 km/h sur la fin du parcours. Excellent dans la partie tournante, l'Autrichien a construit assez d'avance dans ce passage-clé pour se permettre d'être moins performant dans la portion de glisse. Et assez d'avance dans ces circonstances, c'est un centième. Une toute petite fraction de temps sur Sander, qui s'est élancé juste après lui.
"Le Seigneur était de mon côté, a lancé Kriechmayr. Je pense aussi que certains ont eu du vent de face."
Avec ce magnifique doublé descente/Super-G, Kriechmayr rejoint deux illustres athlètes: Hermann Maier en 1999 et Bode Miller en 2005. Et L'Autrichien met également fin à une disette de 18 ans sans titre en descente masculine pour la Wunderteam. Il fallait en effet remonter jusqu'à 2003 et le sacre de Michael Walchhofer à St-Moritz pour trouver trace d'un Autrichien sur la plus haute marche du podium.
"Je ne vais pas oser me comparer à ces deux-là, a modestement avoué l'Autrichien. Ils ont remporté le général de la Coupe du monde, des titres olympiques et Dieu sait quoi encore."
Si Swiss-Ski se félicite du bronze de Feuz et de cette cinquième médaille en quatre courses, les entraîneurs doivent être époustouflés de la performance de Marco Odermatt, 4e à 0''65 à égalité avec Dominik Paris, l'un des meilleurs descendeurs du monde. Le prodige d'Hergiswil a réussi une performance de choix avec son dossard 18. A l'heure en technique, Odermatt a prouvé son incroyable maîtrise des courbes. S'il ne se sent pas trop fatigué, Odermatt pourrait être un des sérieux candidats à la victoire mardi lors du parallèle.
Bonne course également de Carlo Janka, 9e à 1''08. Mais le Grison a concédé trop de temps sur la partie sommitale du tracé. Quatrième et dernier Suisse en lice, Niels Hintermann n'a pas rallié l'arrivée.
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