La première manche du géant messieurs a tourné à la catastrophe pour l'équipe de Suisse. Marco Odermatt, Justin Murisier et Gino Caviezel sont tous partis à la faute sur le tracé initial. Tous trois étaient logiquement abattus à l'heure de l'interview.
Des quatre mousquetaires suisses à avoir pris le départ du géant des Championnats du monde, seul Loïc Meillard a finalement vu l'arrivée de la première manche vendredi matin. Le reste de l'armada helvétique a en effet explosé en plein vol.
Un terrible échec pour une équipe nationale qui débarquait en Italie en pleine confiance, les quatre techniciens alignés à Cortina ayant tous connu les joies d'un podium en Coupe du monde cet hiver.
Très marqués, Marco Odermatt, Justin Murisier et Gino Caviezel ont tenté d'expliquer ce scénario catastrophe. "C'est l'un des jours les plus durs de ma carrière. Pour moi, mais aussi pour toute l’équipe. On était si forts en géant, on était toujours présents à l'entraînement et en course et on pouvait tous viser une médaille", a expliqué le Nidawaldien, qui faisait partie des grands favoris de l'épreuve.
Moins attendu que son chef de file dans les Dolomites, Gino Caviezel a toutefois eu de la peine à masquer sa tristesse et sa frustration devant les médias. "On est tous très déçus. Ça me fait de la peine pour la Suisse car on voulait vraiment montrer quelque chose de bien. C'est donc dur à encaisser. Je n'ai jamais trouvé la solution sur cette piste et avec ces conditions. Il n'y a pas tellement plus à dire. Ce sont vraiment des Mondiaux de merde pour moi", a pesté le Grison.
Après avoir décroché son premier podium en Coupe du monde en octobre à Sölden, le skieur de 28 ans avait logiquement de grosses attentes en Vénétie. Un parcours et des objectifs d'ailleurs partagés par Justin Murisier, lui qui était monté en décembre sur sa première boîte à Alta Badia.
"Quand tu viens aux Mondiaux, c'est pour te battre pour une médaille, pas pour sortir après dix portes... J'ai toutefois assez d'expérience pour savoir que je ne serai jamais content avec une 10e place, à 1''50 du leader", a d'abord confié le Valaisan de 29 ans.
Le Bagnard a ensuite réfuté l'excuse de la pression mise sur les quatre techniciens. "A la fin, je skie pour ma pomme. J'aurais évidemment voulu mieux faire, mais je n'étais pas plus tendu qu'à une autre course. Il faut toutefois s'imaginer que ce n'est pas la course du Ski-Club et que la limite entre trop en mettre et pas assez est très fine", a exposé le natif de Martigny.
Des propos repris par Marco Odermatt. "Je ne crois pas qu'il y avait trop d'attentes car nous avions une équipe très forte. On l'avait d'ailleurs prouvé cette saison. C'est pourquoi la déception est immense", a regretté le prodige de 23 ans.
Déjà tournés vers la Coupe du monde, les trois coéquipiers auront à coeur de briller lors des dernières épreuves de la saison. "Il faut que je me fixe de nouveaux objectifs et que j'oublie rapidement ces Mondiaux", a confirmé "Odi".
Puis de laisser le soin à Justin Murisier de conclure. "Il faut que je prenne le positif de mes Mondiaux pour essayer de bien terminer mon hiver. Je fais une très belle saison jusqu'à présent. Je dois donc relativiser au plus vite. C'est clair que la déception est grande, mais j'ai eu des moments bien plus difficiles durant ma carrière lorsque j'ai loupé des saisons entières."