Beda Klee a réussi à percer en ce début d'année. Avec sa 5e place au général, le fondeur saint-gallois est la révélation suisse du Tour de Ski, même si Cyril Fähndrich lui a volé la vedette en montant sur le podium à la surprise générale samedi.
Après de longues années en tant qu'espoir, Beda Klee a pu enfin se débarrasser de cette étiquette. Dès le début de la saison à Kuusamo, le Toggenbourgeois de 27 ans avait signifié au reste du peloton que cette année serait différente. En terminant 10e du 20 km en skating, Klee avait enfin réussi à se classer dans le top 10 en Coupe du monde.
Lors du Tour de Ski, le Saint-Gallois a confirmé: deux fois 6e, une fois 7e et finalement 8e dans la difficile et dernière montée de l'Alpe Cermis. Tout ça pour une belle 5e place au final. En plus de Dario Cologna, seul Curdin Perl, 4e en 2011, est parvenu à se classer dans le top 10 du Tour de Ski en dix-huit éditions.
Adapter son entraînement
Avant même le début de la saison, l'étudiant en droit par correspondance affichait déjà une belle confiance. «J'ai passé un bon été», précisait-il début novembre après une préparation sans blessure, sans rhume ni maladie. En salle de force, les charges sont devenues plus lourdes sans que cela pose problème. Celui qui vit à Davos a adoré les séances de ski à roulettes sur le légendaire Mont Ventoux, les séances de force avec lutteurs et hockeyeurs, ainsi que la simulation d'altitude dans sa propre chambre où un générateur aspire une partie de l'oxygène.
Aujourd'hui, Klee est motivé comme jamais, après s'être remis en question voici deux ans et cette qualification manquée pour les JO. A la suite de cette déception, l'athlète de Suisse orientale a adapté son entraînement en étant plus consciencieux. Et cela porte ses fruits aujourd'hui. Cela se voit dans la montée de l'Alpe Cermis. Les années précédentes, Klee s'était classé 32e, 36e et 30e. Dimanche, il a terminé 8e à seulement 45 secondes du vainqueur.
Un matériel qui fonctionne
Les progrès physiques de Klee sont accentués par un matériel qui fonctionne très bien depuis l'interdiction du fluor. Cette cinquième place n'est pas seulement une confirmation pour l'athlète, mais aussi pour Swiss-Ski et ses techniciens. La fédération a très bien fait ses devoirs au centre de recherche d'Altstätten. Maintenant que les fondeurs trouvent souvent de la neige mouillée, l'équipe nationale dispose d'un matériel de pointe.
Ce matériel de pointe a également été mis en évidence par Cyril Fähndrich, qui a terminé samedi à Cavalese à une incroyable 3e place du 15 km classique grâce à des «fusées» sous ses pieds. Il a évoqué des skis «anormalement» rapides. Ses adversaires n'ont pas réussi à le dépasser dans la descente vers la ligne d'arrivée.
Et maintenant un podium
L'appétit venant en mangeant, Klee espère lui aussi pouvoir monter prochainement sur le podium. Si l'on fait abstraction du maître Dario Cologna et des résultats en relais, le nombre de podiums masculins suisses reste bien faible. Seuls Christoph Eigenmann, le 31 décembre 2006 à Munich lors de la première étape du Tour de Ski, et Toni Livers, en 2007 à Davos, ont signé des victoires en Coupe du monde.
Avec Fähndrich samedi et Janik Riebli il y a un an lors du sprint de Livigno, deux troisièmes places ont été obtenues. Perl a également terminé 3e de la montée de l'Alpe Cermis en 2011. A cela s'ajoutent la 3e place de Remo Fischer en 2008 lors du 50 km d'Oslo, la 2e place d'Eigenmann en mars 2006 en Chine, la 2e place de Reto Burgermeister en 2004 et 2003, la 3e place de Patrick Mächler en 1998 à Engelberg, ainsi que la 2e place de Giachem Guidon et la 3e place d'Andy Grünenfelder dans les années 80.
ATS, par Hans Leuenberger