Netanyahu «Le Hezbollah a commis une grave erreur en tentant de nous assassiner, moi et ma femme»

ATS

19.10.2024 - 21:04

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé les alliés de l'Iran d'avoir tenté de l'assassiner, après qu'un drone a visé sa résidence privée samedi. Il a menacé de leur faire payer un «prix élevé».

«Le Hezbollah, allié de l'Iran qui a tenté de m'assassiner, moi et ma femme, a fait une grave erreur», a dit M. Netanyahu dans un communiqué (archives).
«Le Hezbollah, allié de l'Iran qui a tenté de m'assassiner, moi et ma femme, a fait une grave erreur», a dit M. Netanyahu dans un communiqué (archives).
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SDA / ATS

Ces accusations amplifient les craintes d'une escalade militaire au Moyen-Orient, alors qu'Israël a maintes fois menacé de riposter à une attaque de missiles de l'Iran, son ennemi juré, le 1er octobre, et mène la guerre au Hamas à Gaza et au Hezbollah au Liban.

Malgré les coups dévastateurs infligés à ces deux mouvements islamistes avec la mort de leurs dirigeants tués par Israël, ces alliés de l'Iran ont juré de continuer le combat contre l'ennemi israélien.

«Grave erreur»

Samedi, un drone a été lancé vers la résidence privée de Benjamin Netanyahu à Césarée (centre). Mais ni M. Netanyahu ni son épouse ne s'y trouvaient, a indiqué son bureau, alors que l'armée a dénombré au moins 115 projectiles tirés du Liban voisin.

«Le Hezbollah, allié de l'Iran qui a tenté de m'assassiner, moi et ma femme, a fait une grave erreur», a dit M. Netanyahu dans un communiqué. «Je dis aux Iraniens et à leurs partenaires de l'axe du Mal: quiconque essaie de faire du mal aux citoyens de l'Etat d'Israël paiera un prix élevé.»

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive dévastatrice à Gaza. Le lendemain, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, en soutien au Hamas.

«Des morts-vivants»

Dans la bande de Gaza, «plus de 400 morts», dont des femmes et des enfants, ont été trouvés depuis le 6 octobre dans le nord du territoire palestinien, où l'armée israélienne mène une offensive aérienne et terrestre, selon la Défense civile, liée au Hamas. Israël affirme que le Hamas cherche à y reconstituer ses forces.

«Chaque jour, chaque heure, il y a un massacre. Voilà ce qu'est devenue notre vie, nous sommes devenus des morts-vivants», dit Nasser, un Palestinien, devant l'hôpital al-Aqsa de Deir el-Balah (centre), où ont été transportées des victimes palestiniennes.

Le directeur de l'hôpital indonésien à Beit Lahia (nord), Marouane Sultan, a accusé l'armée israélienne d'avoir bombardé son établissement. «Les chars israéliens ont encerclé l'hôpital, coupé l'électricité et tiré des obus.» Deux patients sont morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Hausse de l'aide humanitaire

Réunis en Italie, les ministres de la Défense du G7 ont demandé «une augmentation significative et durable» de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où les 2,4 millions d'habitants sont assiégés par Israël et menacés de famine selon l'ONU.

Ils ont en outre appelé «l'Iran à s'abstenir de fournir un soutien au Hamas, au Hezbollah, aux (rebelles yéménites) Houthis et autres acteurs non-étatiques et à s'abstenir de prendre toute mesure supplémentaire susceptible de déclencher un processus d'escalade incontrôlé».

Vendredi, au surlendemain de la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué par des soldats israéliens dans la bande de Gaza, la branche armée du mouvement a affirmé que le combat contre Israël continuerait «jusqu'à la libération de la Palestine».

Les familles des otages, tout en saluant la mort du cerveau de l'attaque du 7 octobre 2023, ont exprimé leur «profonde inquiétude» sur le sort de leurs proches. Le Hamas a affirmé que les otages ne seraient pas libérés avant «l'arrêt» de l'offensive israélienne à Gaza.

Frappes au Liban

Après près d'un an d'échanges de tirs frontaliers avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a déplacé mi-septembre le front de la guerre au Liban. L'Etat hébreu dit vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban pour permettre le retour chez eux de quelque 60'000 déplacés du nord d'Israël, cible des roquettes de ce mouvement.

Au Liban, l'armée israélienne a dit avoir frappé des caches d'armes et un centre du renseignement du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth. Des frappes ont aussi visé l'est et le sud du Liban, des fiefs du Hezbollah.

Une autre frappe, qui a fait deux morts, a touché l'autoroute reliant Beyrouth au nord du Liban, selon les autorités, dans une zone chrétienne épargnée jusque-là.

Le Hezbollah a lui revendiqué des tirs de roquettes sur le nord d'Israël. Les secours israéliens ont fait état d'un mort par les débris d'une roquette près d'Acre (nord).

Craintes pour la Finul

Outre les bombardements aériens, l'armée israélienne mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban, où est déployée une force de maintien de la paix de l'ONU, qui a accusé les soldats israéliens d'avoir ciblé certaines de ses positions.

Sur ce point, les ministres du G7 ont exprimé leur «préoccupation à l'égard de toutes les menaces contre la sécurité de la Finul», sans cependant mentionner Israël. «La protection des soldats de la paix incombe à toutes les parties dans un conflit», ont-ils insisté dans une déclaration conjointe publiée à la fin du sommet.

ATS