Montpellier - Clermont Diaw sort sur civière à cause d’un pétard, le match arrêté

AFP

8.10.2023

Le match entre Montpellier et Clermont, comptant pour la 8e journée de Ligue 1, a été définitivement arrêté dimanche après un jet de pétard qui a explosé tout près du gardien de Clermont Mory Diaw (ex-LS) et qui risque de coûter cher au club héraultais.

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«A la suite du pétard jeté à proximité du gardien visiteur à la 90e minute de jeu, pour la sécurité des joueurs, j’ai invité tout le monde à regagner les vestiaires. Nous avons fait une cellule de crise», a expliqué devant la presse l'arbitre du match, Florent Batta.

«Le médecin qui a ausculté le gardien de Clermont a constaté qu'il n'était pas en capacité de reprendre la rencontre. De ce fait, le match a été définitivement interrompu», a-t-il ajouté.

L'incident a eu lieu à la 91e minute. Montpellier menait alors 4-2 et il restait cinq minutes de temps additionnel à jouer. Un pétard est tombé à quelques centimètres de Mory Diaw avant d'exploser bruyamment. Le gardien auvergnat, international sénégalais, s'est alors couché en portant la main à une oreille.

Diaw, visiblement choqué, a été évacué sur une civière. Le pétard est parti de la tribune Etang de Thau, qui accueille des supporters montpelliérains.

Selon un porte-parole de la police contacté par l'AFP, l'auteur présumé du jet de pétard est «actuellement en garde à vue». Aucune plainte n'avait été déposée dans l'immédiat.

La même source policière avait dans un premier temps évoqué une hospitalisation de Mory Diaw. Le club de Clermont a démenti et fait savoir à l'AFP que le joueur allait rentrer en Auvergne avec le groupe clermontois dans la soirée, avant de passer des examens médicaux lundi.

«Il y a de l’écoeurement, de la désillusion et de la tristesse», a regretté le président montpelliérain Laurent Nicollin, qui a déploré le geste d'une «personne isolée (qui) peut pénaliser une équipe».

Lyon et Bordeaux sanctionnés

«Un pétard est tombé à un mètre cinquante du gardien, cela aura des conséquences. On n’a pas à jeter du fin fond de la tribune quelque chose sur un joueur, qu’il soit de Clermont, de Montpellier ou de n’importe où. On est éduqués, on n’est pas là pour jeter quelque chose sur les gens», a-t-il ajouté.

«C'est la première fois en 40 ans ici que je suis confronté à ce type de situation. Ça ne nous était jamais arrivé», avait auparavant déclaré au micro du stade Pierre-Marie Grappin, chargé de la sécurité à Montpellier, à l'adresse des supporters.

«Je vous demande de ne pas en rajouter dans la gravité. C'est le club qui subit un préjudice à cause de votre comportement. N'en rajoutez pas», a-t-il insisté.

Alors qu'il réalise un début de saison correct, le MHSC risque désormais d'importantes sanctions. Contactée par l'AFP, la Ligue de football professionnel (LFP) n'avait pas fait de commentaires en début de soirée. Mais, dans un passé récent, plusieurs clubs ont été sanctionnés pour des incidents impliquant un joueur et un ou des supporters.

En décembre 2021, Lyon avait ainsi été sanctionné d'un point de pénalité et d'un match à huis clos pour un jet de bouteille sur le Marseillais Dimitri Payet. Le match avait été rejoué, également à huis clos.

En fin de saison dernière en Ligue 2, le club de Bordeaux avait aussi été sanctionné après qu'un supporter des Girondins avait bousculé un joueur de Rodez sur la pelouse. Bordeaux avait été pénalisé d'un point, avec la fermeture d'une tribune pour deux matchs ferme et deux avec sursis.

En janvier dernier, déjà, une tribune du stade de la Mosson avait été fermée durant six rencontres suite au déploiement de banderoles à caractère homophobe lors d'un match contre Nantes.