Le Paris Saint-Germain a promis de changer de méthode pour la 12e saison de l'ère qatarie, avec Christophe Galtier aux commandes et Kylian Mbappé en figure de proue, mais avec toujours la même obsession : remporter la Ligue des champions.
«On ne veut plus du flashy, du bling-bling, c'est la fin des paillettes», a synthétisé le président Nasser Al-Khelaïfi le 21 juin dernier dans «Le Parisien» pour expliquer le virage pris par le club cet été. D'où le choix d'un entraîneur réputé pour la discipline régnant dans ses groupes et aux résultats probants avec des effectifs bien moins puissants que celui qu'il a désormais entre les mains.
Le PSG a surpris en misant sur Galtier. Abandonnant la piste des techniciens qui montent, après Unai Emery, Thomas Tuchel et Mauricio Pochettino, il a confié son effectif doré à un vieux routier de la Ligue 1 (55 ans), qui a fait ses preuves en remportant le titre avec Lille en 2021, justement devant le PSG.
«Évidemment, quand vous entraînez le Paris Saint-Germain, vous avez plus pression qu'ailleurs, c'est un club qui a l'habitude de gagner des trophées», admet le nouveau coach. Mais il répète que s'il est là, c'est qu'il s'en sent «capable».
Galtier reforme à Paris, avec le conseiller football Luis Campos, le duo qui a construit l'équipe du Losc champion de France. Même si le Portugais était parti la saison du titre, en désaccord avec son président, Campos et Galtier s'entendent à merveille et ont travaillé main dans la main sur la construction de l'effectif parisien.
Mbappé «au cœur du projet»
Le coup le plus important du mercato était de conserver Kylian Mbappé, placé «au cœur du projet», une formule qui revient sempiternellement.
Ensuite le technicien a changé ses habitudes, le 4-4-2, pour miser sur une défense à trois, des pistons et un trio d'attaque qui fait rêver la terre entière, malgré une première saison ensemble mitigée: Lionel Messi, Neymar et Mbappé.
Paris s'est renforcé au milieu avec le prometteur portugais Vitinha (FC Porto), un défenseur polyvalent pour intégrer la rotation, Nordi Mukiele (RB Leipzig), dans les réserves de Didier Deschamps (1 sélection), et il devrait également rapidement enrôler le Portugais Renato Sanches (Lille) pour muscler encore un peu plus son entre-jeu.
Dans la chasse au bling-bling, le PSG a aussi clairement placé des joueurs dans le «loft», Georginio Wijnaldum, Ander Herrera, Julian Draxler, Layvin Kurzawa, Thilo Kehrer ou Rafinha. Mais ce n'est pas le domaine de Galtier. Sa première mission est de mieux profiter que Pochettino de l'incroyable trio Mbappé-Messi-Neymar.
Sur ce qu'ils ont montré pendant la préparation (quatre victoires en quatre matches), l'affaire prend tournure. Messi, après une première saison décevante, semble retrouver ses meilleurs coups, à l'image de ses gestes inspirés lors du Trophée des champions remporté brillamment contre Nantes (4-0), dimanche.
«Pas le PSG de la saison dernière»
Ce soir-là, à Tel-Aviv, Neymar aussi a été étincelant, avec 2 buts et une passe géniale pour Messi. Antoine Kombouaré, l'entraîneur nantais, l'a même charrié sur le bord de la touche: «Tu défends, maintenant ?» a-t-il lancé au Brésilien dans un grand sourire.
Pour ce premier trophée de la saison, Galtier a «apprécié surtout la volonté de récupérer le ballon le plus vite possible et les efforts défensifs dans ce domaine où les trois avants ont été très bien.»
«Ce n'est pas le PSG qu'on a vu la saison dernière», a salué Kombouaré. Et dire que Mbappé, suspendu, n'était même pas là ! Il faudra que Galtier le fasse défendre en premier rideau autant que Pablo Sarabia.
Mais attention à l'euphorie toutefois. En son temps, Tuchel aussi était parti sur les chapeaux de roue, avec un jeu sexy et des victoires éclatantes, avant d'échouer, comme tous les techniciens au PSG jusqu'ici, en Ligue des champions, le juge de paix.
Car à Paris, le titre ne suffit pas. Le dixième, record de Saint-Étienne égalé, n'a pas vraiment été célébré comme il l'aurait pu, dans le climat de défiance de la fin de l'ère Pochettino. Messi et «Ney» ont même été sifflés la saison dernière par le Parc des Princes, fumasse après l'élimination en C1 au Real Madrid (1-0/1-3).
On jugera mieux le PSG de Galtier en septembre, avec la C1, que samedi à Clermont.