«Son état semble grave Une athlète présente aux JO immolée par son compagnon

ATS

3.9.2024 - 10:02

La marathonienne ougandaise Rebecca Cheptegei, qui a participé en août au marathon des Jeux de Paris, se trouvait en soins intensifs mardi dans un hôpital d'Eldoret, dans l'ouest du Kenya. Elle a été victime d'une tentative d'immolation par son compagnon.

Rebecca Cheptegei (ici en jaune lors des JO de Paris) a été victime d'une tentative d'immolation par son compagnon.
Rebecca Cheptegei (ici en jaune lors des JO de Paris) a été victime d'une tentative d'immolation par son compagnon.
IMAGO/USA TODAY Network

Selon un rapport de police consulté par l'AFP, le compagnon kényan de l'athlète, Dickson Ndiema Marangach, s'est introduit dimanche vers 14h locale dans sa maison dans la localité d'Endebess, dans le comté de Trans-Nzoia, alors que l'athlète et ses enfants se trouvaient à l'église.

A leur retour, Dickson a «déversé de l'essence sur Rebecca avant de mettre le feu», détaille le rapport, qui ajoute que l'homme a également été brûlé par les flammes. Aucune information n'est donnée sur l'état de santé des enfants.

Secourus par des voisins, Rebecca Cheptegei (33 ans), qui avait terminé 44e du marathon des Jeux de Paris, et son compagnon ont d'abord été hospitalisés avec «de multiples brûlures» à l'hôpital le plus proche, dans la ville de Kitale, avant d'être transférés au Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) d'Eldoret, grande ville de la vallée du Rift.

«Son état semble grave, avec des brûlures au visage et des bandages», a déclaré à l'AFP un membre du personnel du MTRH, qui a requis l'anonymat. Selon le journal kényan The Star, elle est brûlée à 75%.

«Disputes familiales constantes»

«Un jerrican de 5 litres, un sac et un bonnet noir qui appartiendraient à Dickson, ainsi qu'un téléphone portable brûlé qui appartiendrait à Rebecca ont été retrouvés» sur les lieux du drame, précise le rapport de police.

Rebecca Cheptegei et Dickson Ndiema Marangach étaient «un couple qui avait constamment des disputes familiales», selon le rapport de police. Selon des médias kényans citant les parents de la victime, l'athlète avait acheté un terrain et construit une maison à Endebess, à environ 25 kilomètres de la frontière avec l'Ouganda.

Ces dernières années, plusieurs drames ont endeuillé le monde de l'athlétisme au Kenya. En avril 2022, le corps d'une athlète bahreïnie d'origine kényane, Damaris Mutua, avait été retrouvé à Iten, célèbre lieu d'entraînement sur les plateaux de la vallée du Rift. Son compagnon est soupçonné de l'avoir tuée.

En octobre 2021, la prometteuse athlète de 25 ans Agnes Tirop, double médaillée de bronze mondiale du 10'000 m (2017, 2019) et 4e des JO de Tokyo sur 5000 m, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile d'Iten. Son mari Emmanuel Ibrahim Rotich est poursuivi pour meurtre. Il nie les accusations. Son procès est en cours.

Selon une étude de l'agence kényane de la statistique (KNBS) publiée en janvier 2023, 34% des femmes vivant au Kenya ont subi des violences physiques depuis leurs 15 ans. Les femmes mariées «sont beaucoup plus susceptibles d'avoir subi des violences», estimait cette étude, soulignant que 41% des femmes mariées ont signalé de tels faits contre 20% des femmes célibataires.

ATS