Terrible désillusion pour Fanny Smith. Troisième de la finale de skicross, la Vaudoise a été privée du bronze par les officiels pour, selon eux, une faute de ski.
L'histoire était belle. Trop belle, peut-être. Victime d'une contusion osseuse en janvier à Nakiska au Canada, la Vaudoise avait réussi un sacré truc en Chine. Lancée dans un contre-la-montre pour être au départ, la Villardoue avait puisé dans ses ressources pour empocher une deuxième médaille de bronze après celle décrochée aux JO de Pyeongchang il y a quatre ans.
Contrainte de faire fi de ses maux, aidée par des antidouleurs, Fanny Smith avait résisté aux cinq manches d'une journée éprouvante pour aller chercher cette médaille de bronze qui valait presque l'or au vu des circonstances. Un peu comme l'argent de la descente de Sofia Goggia.
Sous la neige de Zhangjiakou, le titre est revenu à la Suédoise Sandra Näslund, l'argent à la Canadienne Marielle Thompson, championne olympique en 2014, et donc le bronze à...l'Allemande Daniela Maier. Et tant pis pour l'histoire hollywoodienne qui avait été écrite.
Un non-sens total pour Ralph Pfäffli
Car après de longues minutes à revisionner la fin du run, le jury a estimé que Fanny Smith avait volontairement gêné Daniela Maier dans la dernière ligne droite avec son ski gauche en touchant l'Allemande. Elle-même gênée par Marielle Thompson, la Vaudoise a plaidé son cas en disant qu'elle ne pouvait pas faire autrement dans ce sport où ce type de contacts intervient assez fréquemment. Sans succès.
La pilule est très amère à avaler pour Fanny Smith et la délégation suisse, car personne n'a compris la décision des trois juges. «Cette décision est un non-sens total et difficile à accepter, a déclaré l'entraîneur suisse Ralph Pfäffli. On parle d'intention alors qu'il est évident qu'il n'y en a pas. Il n'y a pas de zone grise. Tout le monde est surpris.»
Pour les quatre finalistes et pour l'ensemble des gens présents à l'arrivée, le résultat était le bon et personne ne pouvait expliquer cette décision du jury et du directeur de course, Klaus Waldner. «Je dois garder mon calme», a déclaré Pfäffli. Alex Fiva, le porte-parole des athlètes suisses chez les hommes, a ajouté: «Notre sport n'a justement pas besoin de ça!»
Pas de recours
Un recours est-il possible? Pfäffli a annoncé qu'il allait examiner les options juridiques, mais il ne s'est pas fait beaucoup d'illusions. Fanny Smith a quitté l'aire d'arrivée sans faire de commentaires après avoir discuté avec le chef de course de la FIS.
‹«C'est un sentiment stupide et étrange d'être montée sur le podium à cause de cette disqualification», a déclaré une Daniela Maier aux sentiments contrastés. L'action litigieuse était confuse, elle ne savait pas exactement ce qui s'était passé. «Fanny voulait doubler et moi aussi derrière elle, a décrit l'Allemande. Fanny a percuté Thompson et ne savait pas où aller.»
Dans un premier temps, Maier a parlé d'une disqualification «injuste», avant de déclarer: «J'espère que la décision est correcte, car le jury neutre est là pour ça.» Le directeur sportif allemand Heli Herdt a été l'un des rares à ne pas mettre en doute la décision du jury: «Si une athlète peut être accusée d'intention et que la course d'une autre est nettement ralentie, alors c'est un carton jaune. Il y a un règlement relativement clair.»
Deuxième Suissesse encore en lice au stade des quarts de finale, Talina Gantenbein a connu l'élimination, terminant 3e de sa série. Saskja Lack n'a quant à elle pas passé le cap des 8es de finale.