Yuzuru Hanyu, Mikaela Shiffrin ou Shaun White pourraient être les stars des Jeux olympiques 2022 de Pékin (4-20 février). Côté chinois, la skieuse freestyle Eileen Gu se retrouve à 18 ans sous les feux des projecteurs.
Eileen Gu a tout pour devenir l'un des visages de ces JO. Cette Californienne, née d'un père américain et d'une mère chinoise, représente depuis juin 2019 la Chine. Championne du monde de slopestyle et de half-pipe l'an dernier, double médaillée d'or aux JOJ 2020 à Lausanne, elle est aussi capable de gagner en Big Air.
Cet hiver, elle a remporté cinq des six épreuves de Coupe du monde qu'elle a disputées (quatre en half-pipe, une en Big Air). Celle que la presse chinoise surnomme affectueusement «Princesse Grenouille», en référence à son casque vert, est également une brillante étudiante qui intégrera l'Université de Stanford l'an prochain, et joue les mannequins à ses heures perdues.
Hanyu pour un triplé
Agé quant à lui de 27 ans, Yuzuru Hanyu part en quête d'une performance rarissime: être sacré champion olympique de patinage artistique trois fois d'affilée, après 2014 et 2018. Seul un patineur, le Suédois Gillis Grafström, et une patineuse, la Norvégienne Sonja Henie, ont signé un tel exploit dans l'entre-deux-guerres.
Mais Hanyu est perturbé par une blessure à une cheville. Pour sa première compétition depuis avril, le Japonais a fait forte impression fin décembre en survolant les Championnats du Japon. Mais le favori à Pékin sera bien l'Américain Nathan Chen, 22 ans et triple champion du monde en titre à coups de quadruples sauts.
Cinq médailles pour Shiffrin?
En quête d'une troisième médaille d'or consécutive (slalom en 2014, géant en 2018), Mikaela Shiffrin est en forme depuis le coup d'envoi de la Coupe du monde 2021/22: 10 podiums, dont quatre victoires, qui l'ont propulsée en tête du classement général. Elle n'est plus qu'à 13 unités du record de victoires d'Ingemar Stenmark (86).
La star du ski mondial semble avoir tourné la page de son triste hiver 2019/20, marqué par le décès soudain de son père et une blessure au dos. L'Américaine a renoué cet hiver avec la descente et le super-G, avec pour ambition de participer aux cinq épreuves individuelles au programme des JO. Et cinq médailles à la clef?
White pour la passe de quatre
Les USA devraient aussi être à l'honneur en snowboard. Née aux Etats-Unis de parents sud-coréens, Chloe Kim a été l'un des visages des JO 2018 en remportant, à seulement 17 ans, l'or en half-pipe, acclamée par les spectateurs locaux. Elle a depuis gagné l'or mondial dans cette même épreuve en 2019 et 2021.
A 35 ans, Shaun White reste l'icône du snowboard avec ses trois titres olympiques (2006, 2010, 2018) en half-pipe. Malgré sa fortune, une grave blessure en 2017 et ses nombreuses activités annexes (musique, cinéma, organisations d'événements de sports extrêmes), il est déterminé à décrocher une quatrième médaille d'or. Surtout qu'il reste sur un échec: il voulait participer aux JO de Tokyo en skateboard, mais n'a pas décroché sa qualification.
Les joueurs de NHL, les grands absents
A l'inverse, de nombreuses stars manqueront tout de même à l'appel, essentiellement dans un tournoi de hockey sur glace masculin privé des joueurs issus d'une NHL dont la saison n'a finalement pas été interrompue. Le Canada aligne ainsi une équipe «B» voire «C», et toutes les grandes nations présentent un effectif affaibli.
La Suisse doit elle composer notamment sans Roman Josi, Timo Meier ou Kevin Fiala, qui affichent une forme étincelante. Mais les chances de médaille de la sélection de Patrick Fischer sont paradoxalement plus élevées en l'absence des joueurs de NHL, ses rivales étant plus largement touchées.