Ancien «Monsieur Coronavirus» de la Confédération, Daniel Koch (65 ans) s'est engagé dans le sport depuis sa retraite. «L'humeur politique est aussi difficile à prévoir que l'humeur épidémiologique», souligne-il dans un entretien à Keystone-ATS.
M. Koch, qui conseille l'UEFA et le CP Berne, fut le premier à faire un pas en avant en mai dernier en évoquant le retour des spectateurs dans les stades. Le Bernois, qui estime que les perspectives sont plutôt favorables pour le sport, s'exprime à propos de...
La situation actuelle : «Je m'attends à une évolution positive vers l'été, similaire à celle de l'année dernière. Néanmoins, il reste difficile d'évaluer comment les choses vont évoluer par rapport aux grands événements. Et ce, pour deux raisons: premièrement, il est presque impossible de prévoir la situation épidémiologique en raison des mutations du virus. La deuxième variable est la politique. Nous le constatons tous les jours : dans les différents pays dont la situation est très similaire, nous voyons des politiques complètement différentes. L'humeur politique est aussi difficile à prévoir que l'humeur épidémiologique».
Les avantages par rapport à la situation d'il y a un an : «Par rapport à l'année dernière, nous en savons beaucoup plus sur le virus. La recherche des cas contacts a été étendue. Le nombre de cas peut être mieux estimé. Nous avons beaucoup plus de possibilités qu'il y a un an. Les tests sont là, les tests rapides sont là, la vaccination est là, et il y a plus de personnes qui ont vaincu cette maladie».
L'impact sur le sport de masse : «Je pense qu'il est dangereux de discuter en se référant au sport principalement d'un point de vue économique. Le sport est important. Sans le sport d'élite, il n'y aurait pas de sport de masse. Le sport populaire va souffrir massivement de la pandémie. Sans l'incitation du sport de haut niveau, beaucoup de choses seront perdues dans le sport de base également. Il ne s'agit pas d'aspects économiques, mais de santé publique. Ce thème n'est que trop peu abordé dans les discussions sur les grands événements (et le sport)».
Sa tâche de conseiller médical auprès de l'UEFA, dont l'objectif est de faire venir des spectateurs dans les stades de l'Euro cet été : «L'UEFA se montre extrêmement professionnelle dans tous les pays concernés. Cela aide. Mais au final, ce sont les pays et les villes qui décident de ce qui est possible ou pas. L'UEFA doit évaluer cela avec les gouvernements. J'affirme que ce n'est pas seulement un inconvénient que l'Euro soit organisé dans différents pays.»
Les grands événements en Suisse : «C'est passionnant. Je pense qu'il y a plus de possibilités que ce que nous pensons pour l'instant. Qui aurait cru possible au printemps dernier que le Tour de France et le Giro d'Italia puissent avoir lieu ? Il y avait et il y a encore beaucoup de choses qui se passent dans le sport. Dans un an au plus tard, nous aurons bien maîtrisé la pandémie. J'en suis tout à fait convaincu.»
Retour à la page d'accueilRetour au sport