Spectacle total au terme de la première étape du Tour de Romandie. A Romont, le Belge Dylan Teuns (Bahrain) a coiffé sur la ligne l'impétueux Rohan Dennis, attaquant sans peur dans la côte d'arrivée. Consolation pour l'Australien: il endosse le maillot vert de leader.
Côté suisse, les nouvelles sont plutôt rassurantes. Marc Hirschi a corrigé l'image décevante de son prologue de Lausanne. Le Bernois a terminé troisième à la tête d'un groupe qui est pointé à deux secondes du vainqueur. Mauro Schmid, le meilleur des coureurs helvétiques la veille à Lausanne, a pris la 10e place. Il est désormais le meilleur Suisse au classement général avec sa 4e place à 18'' de Dennis. Sébastien Reichenbach (18e) et Gino Mäder (29e) ont terminé dans le même groupe qu'Hirschi.
Cette première étape partie de La Grande Béroche a connu deux moments forts avant l'ascension finale vers l'arrivée. D'abord une longue échappée de cinq coureurs qui s'est formée pratiquement dès le départ. Parmi eux, le Valaisan Antoine Debons et le Neuchâtelois Valère Thiébaud, tombé mardi juste avant l'arrivée du prologue, deux membres de l'équipe nationale Swiss Cycling. Belle partie de manivelles pour les échappés, qui ont compté près de 6 minutes d'avance.
Après un raid de plus de 145 km, les derniers rescapés Debons et le Français Thomas Champion étaient absorbés par le peloton à 29 km de l'arrivée. L'équipe Ineos avait facilement contrôlé la marche des fuyards pour y mettre fin au moment opportun. Seule ombre au tableau, le leader de la course, le Britannique Ethan Hayter occupait une inquiétante place en queue de peloton tandis que ses coéquipiers menaient grand train.
Chute collective
Le brillant rouleur d'Ineos, qui est passé dernier du peloton au deuxième passage sur la ligne à Romont, allait payer cher son inconscience ou son mal-être. Sur une portion droite, une chute collective se produisait à 14 km de l'arrivée. Hayter se retrouvait groggy dans un champ. Il ralliait l'arrivée en dernière position à plus de 14 minutes de Teuns.
Il n'était pas le seul touché dans la gamelle. L'Espagnol Ion Izagirre, le leader de l'équipe Cofidis, est resté longtemps assis avant de repartir. Son débours est de plus de 10 minutes sur la ligne. Comme pour le Colombien Rigoberto Uran ou le Luxembourgeois Bob Jungel.
La chute n'avait laissé qu'une trentaine de coureurs en tête. Ils ont abordé la dernière côte lancés à fond par la descente de Mézières. Dennis produisait un effort extraordinaire dès les premiers mètres de la montée. «Je remercie mes coéquipiers qui m'ont placé idéalement pour le final. Je visais le maillot vert», relevait-il.
Période faste
L'Australien creusait un écart qui semblait rédhibitoire. Le rouleur de la Jumbo-Visma paraissait réaliser le parfait coup double étape et maillot de leader. Las, à 50 m de la ligne, il explosait. Teuns s'est rapproché irrémédiablement pour le sauter sur la ligne.
«Le plan était d'attaquer plus tard, relevait Teuns. J'ai fait ma montée et j'ai vu que je me rapprochais. J'ai alors commencé à y croire pour réussir à gagner.» Le vainqueur de la Flèche Wallonne connaît donc une période faste. «On ne va pas s'enflammer (réd: il est 5e du général à 18''). On va regarder comment ça se présente les prochains jours. Plus loin, je songe au Championnat du monde en Australie.»
Jeudi, la 2e étape se disputera avec départ et arrivée dans la commune vaudoise d'Echallens. Le parcours de 168 km sera, une nouvelle fois, très vallonné. En principe, c'est l'étape qui paraît la plus propice pour une arrivée au sprint.
ats