Tour de Lombardie Monumental Tadej Pogacar !

ATS

12.10.2024 - 16:50

Et de quatre pour Tadej Pogacar ! Le Slovène a remporté samedi le Tour de Lombardie pour la quatrième fois de suite. Il s'est imposé en solitaire à Côme avec plus de trois minutes (!) d’avance sur ses concurrents, après avoir attaqué à une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée.

Pogacar a conclu une saison stratosphérique en s'adjugeant la classique des feuilles mortes. Il a franchi la ligne avec 3'16'' d'avance sur Remco Evenepoel, qui a tenté de revenir sur son rival, sans succès.

Avec ce quatrième succès de rang, «Pogi» égale Fausto Coppi, quadruple vainqueur entre 1946 et 1949. L'Italien s'est toutefois imposé cinq fois sur le Tour de Lombardie. Un record qui ne devrait pas résister très longtemps à l'ogre slovène.

«Penser aux vacances»

«Chaque victoire est spéciale, l'équipe a travaillé si dur, on avait beaucoup de pression. On a suivi le plan prévu, je suis très content», a réagi Pogacar, avouant avoir «commencé à penser aux vacances» dans les derniers kilomètres.

Comme prévu - et craint par tout le peloton - le champion du monde, très acclamé au départ à Bergame, a placé son attaque dans le difficile col de Sormano après une série de relais de ses coéquipiers de UAE. Le Bernois Marc Hirschi, le Britannique Adam Yates, et surtout le Français Pavel Sivakov, l'ont mis sur orbite.

Il a ensuite accéléré pile au moment où le groupe des favoris a repris les derniers rescapés de l'échappée matinale, forte d'une vingtaine de coureurs. A peine commencé, le spectacle était déjà fini. Arrivederci et rideau.

Dans une scène vue et revue ces derniers mois, personne n'a même essayé de suivre le Slovène, qui a rapidement creusé un avantage conséquent, basculant au sommet avec plus d'une minute d'avance sur ses premiers poursuivants.

Une razzia digne de Merckx

Pogacar a encore accru son avance dans les quarante derniers kilomètres pour remporter le septième Monument de sa carrière, avec 3'16 d'avance sur Evenepoel, dont c'est le premier podium en Lombardie, et 4'31 sur l'Italien Guilio Ciccone.

Avec ce nouveau triomphe dans la classique des feuilles mortes, Pogacar conclut en majesté une des plus grandes saisons de l'histoire.

Vainqueur du Tour de France, du Giro, de la course sur route des Mondiaux de Zurich, des Strade Bianche, du Tour de Catalogne, du Tour d'Emilie, du Grand Prix de Montréal et de deux Monuments, le Slovène de 26 ans a remporté neuf des onze épreuves dont il a pris le départ en 2024 en y ajoutant seize victoires d'étape. Un seul coureur, le sprinteur italien Alessandro Pettacchi, avait gagné 25 courses en une saison au XXIe siècle, en 2005.

Agé de 26 ans, Pogacar est le seul coureur à avoir gagné la même année le Tour, le Giro, les Mondiaux et au moins un Monument. Cette razzia n'est comparable qu'avec celles réalisées dans ses meilleures années par le «cannibale» Eddy Merckx.

La concurrence résignée

Le Slovène a construit la plupart de ses succès grâce à de longs raids solitaires dévastateurs, en bouclant seul les 81 derniers kilomètres des Strade Bianche ou en attaquant à 100 km de l'arrivée à Zurich.

Sa suprématie suscite inévitablement des soupçons dans un sport longtemps gangréné par le dopage. Lui assure que ces pratiques appartiennent à un autre temps et estime que le cyclisme actuel est «victime de son passé» comme il l'a encore répété vendredi.

Au départ samedi à Bergame, sous un beau soleil automnal, la concurrence est apparue résignée et fataliste, à l'image de Matteo Jorgenson, vainqueur de Paris-Nice en mars, qui confiait que «non», il ne pensait «pas pouvoir gagner» à Côme face au «meilleur coureur du monde, et de loin».

«99% des équipes pensent que Pogacar va gagner, nous aussi», ajoutait David Gaudu en racontant comment il avait été doublé jeudi lors de la reconnaissance du parcours par l'équipe UAE et Pogacar dans le col de Sormano pour déjà préfigurer ce qui allait se passer deux jours plus tard.

En réalité, tout le monde savait où, quand et comment ça allait se passer. Et personne n'a été en mesure de faire dérailler le scénario anticipé de l'implacable supériorité de Pogacar.

ATS