Européens de Munich Swiss Athletics veut faire mieux qu'à Berlin

gma, ats

12.8.2022 - 09:46

Swiss Athletics aborde les Européens de Munich (15-21 août) avec des ambitions élevées, et c'est bien légitime. L'objectif est de faire mieux qu'en 2018 à Berlin quant au nombre de médailles (4), et avec des athlètes de la trempe de Mujinga Kambundji ou Simon Ehammer comme fers de lance, il apparaît comme réaliste.

Simon Ehammer rêve d’offrir une médaille à la Suisse.
Simon Ehammer rêve d’offrir une médaille à la Suisse.
KEYSTONE

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Des quatre médaillés de Berlin, trois ne sont pourtant pas de la partie. La championne d'Europe du 400 m haies Lea Sprunger a pris sa retraite sportive. Alex Wilson (bronze sur 200 m) est suspendu quatre ans pour dopage, alors que Tadesse Abraham (argent sur le marathon) n'a pas honoré sa sélection.

Seule «rescapée», la vice-championne d'Europe du 3000 m steeple Fabienne Schlumpf s'est quant à elle reconvertie au marathon. La recordwoman de Suisse, 12e aux JO de Tokyo 2021, rêve de frapper un grand coup. Mais c'est bien Mujinga Kambundji qui possède les meilleures chances de médaille. Elle abattra sa première carte sur le 100 m, dont la finale est prévue le mardi 16 août à 22h25.

Une ardoise à effacer

En bronze en 2016 à Amsterdam sur 100 m avec un chrono de 11''25, Mujinga Kambundji était déjà passée dans une autre dimension deux ans plus tard à l'heure d'entamer les championnats d'Europe de Berlin. Forte d'un premier chrono sous les 11 secondes (10''95), elle pouvait espérer briller de mille feux.

Ces joutes avaient viré au cauchemar pour la Bernoise, 4e sur 100, 200 et 4x100 m, à respectivement 0''06, 0''08 et 0''07 du podium. Mais elle a su se nourrir de ses désillusions pour poursuivre sa progression et cueillir deux médailles mondiales (or sur 60 m en salle en 2022, bronze sur 200 m en plein air en 2019).

Mujinga Kambundji possède le deuxième meilleur chrono européen 2022 sur 100 (10''89) et sur 200 m (22''05), à chaque fois derrière la Britannique Dina Asher-Smith qui avait signé le triplé 100/200/4x100 m à Berlin en 2018. Tout autre résultat qu'un top 3 dans les deux épreuves individuelles constituerait une contre-performance.

Le casse-tête de Rothenbühler

Le constat vaut également pour le relais 4x100 m, sur le papier tout du moins. Le coach de ce relais Adrien Rothenbühler aura l'embarras du choix, avec pas moins de sept femmes susceptibles d'être alignées (Kambundji, Ajla Del Ponte, Géraldine Frey, Melissa Gutschmidt, Salomé Kora, Natacha Kouni et Léonie Pointet).

Mais le technicien, également entraîneur de Mujinga Kambundji, n'a pas le droit à l'erreur après le couac des Mondiaux de Eugene (7e place). La méforme relative d'Ajla Del Ponte, loin du niveau qui lui avait permis de réussir 10''90 l'an passé sur 100 m, et la densité du sprint helvétique sont des «cadeaux» empoisonnés.

N'empêche que le potentiel de ce relais est grand. Mais la concurrence n'est pas mince, avec la Grande-Bretagne, l'Allemagne et les Pays-Bas comme principaux rivaux. Il s'agira donc non seulement de courir à son meilleur niveau les 20 et 21 août, mais aussi (surtout) de réussir les transmissions.

Ehammer sur son nuage?

A l'image du passage de témoin pour les relayeuses, Simon Ehammer doit lui aussi composer avec son lot d'impondérables. Nul n'est à l'abri d'un couac sur les deux journées d'un décathlon, surtout à la perche. L'Appenzellois de 22 ans n'avait d'ailleurs franchi aucune barre lors des Européens 2021 en salle.

Mais Simon Ehammer est passé depuis dans une autre dimension. Vice-champion du monde en salle de l'heptathlon cet hiver à Belgrade, il est devenu en juillet à Eugene le premier décathlonien de l'histoire à conquérir une médaille dans une discipline spécifique aux championnats du monde (bronze à la longueur).

Euphorique, le champion d'Europe M23 2021 de la longueur se concentrera sur le décathlon à Munich (dès les 15/16 août). S'il parvient à améliorer encore son record de Suisse (8377 points à Götzis fin mai), il ne sera certainement pas loin du podium d'une épreuve dont le favori sera le Français Kevin Mayer.

Joseph revanchard, Gasch forfait

Simon Ehammer n'est d'ailleurs pas le seul champion d'Europe M23 en mesure de s'illustrer à Berlin. Jason Joseph (23 ans) est en effet le 4e performeur européen de l'année sur 110 m haies. Le Bâlois est capable de faire mieux que les 13''20 réalisés mercredi à Langenthal, et il a à coeur de se racheter après des Mondiaux ratés.

Loïc Gasch aurait certainement voulu prendre sa revanche après Eugene, où il n'était pas à 100% de ses moyens sur le plan physique. Mais le Vaudois, vice-champion du monde en salle du saut en hauteur, a finalement renoncé pour soigner sa chevile. La perchiste Angelica Moser et l'heptahlonienne Annika Kälin auront elles un bon coup à jouer.

Les regards sur tourneront aussi vers Ditaji Kambundji, 5e performeuse européenne de l'année sur 100 m haies, et sur la prodige fribourgeoise Audrey Werro (18 ans), vice-championne du monde M20 du 800 m et no 10 de la hiérarchie continentale 2022. Sans oublier Lore Hoffmann, 9e tant aux JO 2021 qu'aux Mondiaux 2022 sur 800 m.