L'Australien Kaden Groves a remporté au sprint la cinquième étape du Tour d'Italie, qui s'est transformée en jeu de quilles dans le final à Salerne. Plus tôt dans la journée, un chien avait failli faire basculer la course en provoquant la chute de Remco Evenepoel, a priori sans gravité.
C'était censé être une simple journée de transition, casse-pattes sans toutefois présenter des dangers ou pièges particuliers, malgré la pluie battante. Mais, elle a failli chambouler le Giro lorsque, après une vingtaine de kilomètres, dans un village, un chien a traversé la route, déséquilibrant un coureur de Soudal-Quick-Step, l'équipe d'Evenepoel.
Par un jeu de domino, le champion du monde est allé au sol à son tour. Assis dans le gravier du bas-côté de la route, il a mis du temps à se relever, avant de repartir sur un nouveau vélo, accompagné de plusieurs équipiers, en levant un pouce rassurant face à la caméra.
Les malheurs du Belge n'étaient pas terminés. Il est tombé une deuxième fois, cette fois dans le final, à moins de trois kilomètres de l'arrivée, au moment où les classements sont gelés. Là-aussi sans dommage mais il a passé la ligne visiblement énervé.
Si le Flamand, qui reste deuxième derrière le Norvégien Andreas Leknessund d'un classement général inchangé, en était quitte pour une belle frayeur, ces incidents sont venus rappeler qu'en cyclisme, tout peut arriver tout le temps, même l'improbable. Que des animaux traversent la route au passage des coureurs arrive même assez régulièrement: des chiens, des moutons et même des vaches comme en 2015 dans le Tourmalet pendant le Tour de France.
Dans l'histoire, plusieurs champions ont payé pour le savoir. À l'image de Marco Pantini qui a dû abandonner le Giro en 1997 après une chute provoquée par un chat - noir, évidemment - dans la descente du Valico di Chiunzi, que le peloton empruntera ce vendredi. Certains coureurs devront panser leurs plaies d'ici-là après le final de mercredi, marqué par de nombreuses chutes sur une route détrempée.
Roglic tombe aussi
La première, à faible vitesse, a scindé le peloton en deux à moins de sept kilomètres de l'arrivée. Le Slovène Primoz Roglic est notamment tombé, sans gravité, avant d'être ramené par ses équipiers.
Evenepoel est ensuite allé au sol pour la deuxième fois. Et ce n'était pas fini puisque Mark Cavendish a mordu le bitume à quelques mètres seulement de la ligne dans une scène de chaos.
Rescapé de ce jeu de quilles, Groves (Alpecin) a levé les bras en devançant l'Italien Jonathan Milan et le Danois Mads Pedersen. «C'est un rêve, j'avais cette course en tête depuis cet hiver», a réagi l'Australien de 24 ans, qui avait déjà gagné sur la Vuelta en septembre.