Steve Guerdat affiche un double objectif avant le CHI de Genève. Il vise un quatrième succès à Palexpo tant dans la Finale du Top 10 (vendredi dès 21h00), que dans le Grand Prix dominical (14h30).
«Ce sont deux épreuves vraiment à part», a répété le vice-champion olympique 2024 et champion olympique 2012, comme chaque année avant ce concours si particulier à ses yeux. Il montera Venard de Cerisy le vendredi soir – où il aura notamment Martin Fuchs comme adversaire – et Dynamix dans un GP estampillé Grand Chelem.
«Venard a déjà gagné cette Finale du Top 10 (réd: l'an dernier), c'est un cheval qui a déjà gagné sur toutes les belles pistes du monde, qui est aussi très rapide sur les longs parcours. Spécialement à Genève où il a toujours très bien sauté», souligne le Jurassien, qui a accordé quelques minutes à Keystone-ATS en marge d'une conférence de presse la semaine passée.
«C'est pour ça que je trouve que le format du Top 10 lui convient assez bien», enchaîne-t-il. «Quant à Dynamix, je pense qu'à peu près tous les formats lui conviennent. Mais c'est elle qui a gagné le droit de sauter en Grand Chelem le dimanche après-midi et c'est ma meilleure jument, mon meilleur atout du moment.»
Dynamix peut se mettre en jambes
C'est en effet en selle sur Dynamix de Belheme que Steve Guerdat a décroché l'argent olympique cet été au Château de Versailles, douze ans après avoir cueilli l'or avec Nino des Buissonnets à Londres. Et c'est déjà avec cette jument de onze ans qu'il était devenu pour la première fois champion d'Europe en individuel en 2023.
«C'est avec elle que j'ai envie de tenter ma chance devant notre public pour le Grand Chelem de Genève», explique encore Steve Guerdat, conscient que l'accumulation des parcours l'oblige à monter deux chevaux différents s'il entend prendre tous les risques pour jouer la gagne sur ces deux épreuves.
Dynamix aura néanmoins l'occasion de monter en puissance tout au long de ce 63e CHI de Genève. «Elle va avoir une entrée en compétition un peu plus light: elle va sauter deux épreuves jeudi et vendredi, sans essayer d'avoir un résultat, mais simplement pour se mettre en jambes afin d'être au meilleur de sa forme dimanche», précise-t-il.
«Un avant et un après Jeux olympiques»
S'il ne cache pas ses ambitions de victoire(s) à Genève, Steve Guerdat confesse avoir connu un petit coup de blues post-olympique. «Cela peut paraître un peu négatif de parler de coup de blues, ce n'est même pas forcément négatif, mais qu'on le veuille ou pas, il y a un avant et un après Jeux olympiques», glisse-t-il.
«Que les Jeux se soient bien passés ou pas, il y a un avant et un après JO. Quand on rentre à la maison après les Jeux, quand la pression commence à redescendre, que la fatigue commence à se faire ressentir un petit peu, on appuie sur un bouton reset et tout recommence à zéro», explique-t-il encore.
«Ce n'est pas forcément du vide», précise-t-il. «Mais c'est une situation qu'on ne peut pas vraiment prévoir. On ne sait pas quel résultat nous attend, et c'est là qu'on redescend un petit peu sur terre et qu'on ouvre les yeux. Dans mon cas, on les ouvre sur la fin de saison et les nouveaux objectifs qui se présentent», poursuit-il.
Bonheur
«J'ai la chance d'avoir une écurie très bien fournie. J'ai pu continuer à me présenter sur la plupart des plus belles compétitions, directement après Paris, et mes chevaux ont su répondre présent. Ce que j'aime par-dessus tout, c'est faire mon sport dans les plus belles compétitions», lâche-t-il.
Mais comment fait-on pour garder sa motivation intacte? «J'ai la chance de vraiment aimer ce que je fais. Les chevaux pour commencer, le sport ensuite. J'ai envie de dire que si j'ai un coup de blues, la chose qui me remonte le moral c'est de monter à cheval. Ce qui m'apporte le plus de bonnes ondes et le plus de bonheur, c'est ma famille, ma femme, ma fille et mes chevaux.»