La ville de Romont, dans le canton de Fribourg, accueille ce mercredi l’arrivée de la première étape du Tour de Romandie 2022. Membre du comité d’organisation de l’étape, Stefanie Losey dévoile les coulisses de cette arrivée en terres glânoises. Celle qui est aussi conseillère communale en charge du dicastère des sports de la ville espère que le succès populaire sera au rendez-vous. Entretien.
Comment se déroule le processus pour obtenir l’arrivée d’une étape du Tour de Romandie ?
«L’arrivée d’une étape se négocie avec «Chassot Concept SA» qui est l’organisateur général du Tour de Romandie. En l’occurrence pour cette étape, la négociation n’a pas vraiment eu lieu puisque Richard Chassot souhaitait avoir une arrivée fribourgeoise pour le 75ème anniversaire du Tour de Romandie. Après le désistement d’une autre commune, il s’est tourné vers Jean-Bernard Favre qui est le président de notre comité d’organisation local. Avec le soutien des autorités, qui est important et précieux, Jean-Bernard Favre a confirmé à Richard Chassot que Romont mais aussi toute la région glânoise étaient prêts à accueillir la boucle romande.
Au niveau du timing, le comité d’organisation commence à travailler normalement une année avant la date de l’arrivée de l’étape. Dans notre cas, comme nous avons dû remplacer une autre commune, nous avons commencé à travailler en novembre seulement. Depuis ce moment-là, nous organisons un comité chaque semaine afin de préparer de la meilleure manière possible cet événement.»
Quels sont les principaux défis pour le comité d’organisation ?
«Les défis sont principalement financiers et logistiques. Il y a un budget à trouver. En 2019, le budget était d’environ 120'000 francs car nous avions accueilli le départ et l’arrivée. Cette année, comme nous n’avons pas le départ à organiser car il se trouve à la Grande-Béroche dans le canton de Neuchâtel, le budget se monte à 90'000 francs. Afin de trouver cet argent, nous avons notamment fait appel à des entreprises de la région qui ont d’ailleurs très bien joué le jeu. Nous avons également mis en place un repas de soutien qui a permis d’obtenir une belle somme d’argent. Enfin, nous avons pu compter sur l’aide de la ville de Romont, des communes de la Glâne et de l’Etat de Fribourg. Au niveau des coûts, il faut savoir que le comité d’organisation local paie un certain montant à «Chassot Concept SA» afin de pouvoir accueillir une étape. Outre ce montant à payer, il faut prévoir de l’argent pour toutes les infrastructures et animations que nous mettons en place le jour de la course.
Ensuite, accueillir le Tour de Romandie à Romont comporte de nombreux défis logistiques car il faut boucler l’entier de la vieille ville. Pour cela, il faut faire un énorme travail de communication avec les commerçants et les habitants de la cité. En résumé, il faut embarquer tout ce monde dans le même bateau pour que tous les acteurs soient contents que le Tour de Romandie arrive à Romont.»
Quels sont les bénéfices pour Romont d’accueillir une arrivée du Tour de Romandie ?
«Romont et la région glânoise vont vibrer pour le Tour de Romandie et cela est toujours quelque chose d’incroyable. Il y aussi des retombées médiatiques puisque 143 chaînes de télévision couvrent l’événement permettant ainsi à notre district d’avoir une visibilité presque mondiale. Nous avons aussi voulu travailler un maximum avec des entreprises locales pour tout ce qui touche aux boissons et à la nourriture. Le Tour de Romandie permet aussi de remplir la plupart des hôtels situés dans les environs. Tout cela est très positif.»
Quelle image de la région espérez-vous donner à travers cette journée ?
«Une image dynamique, positive où les gens se mobilisent et sont présents le long du tracé mais aussi dans la zone d’arrivée. On a réussi à mettre des classes d’écoles de la région dans le coup en organisant un concours de dessins afin de créer un engouement aussi chez les familles qui habitent le district. La Glâne a également un beau paysage qui se prête aussi au vélo. Nous n’avons rien à envier aux autres régions du canton de Fribourg et de la Suisse romande. Nous n’avons pas de lacs mais nous avons de belles collines qui offrent des vues spectaculaires à certains endroits.»
Avez-vous une préférence pour la victoire ?
«Non. Pour tout vous dire, je n’ai pas encore eu le temps de prendre connaissance de la liste des coureurs engagés sur le Tour de Romandie cette année.»
Serait-il imaginable d’accueillir un jour le Tour de France à Romont ?
«Nous en avons discuté sur le ton de la plaisanterie. Ce n’est pas impossible mais cela représente de gros défis tant au niveau de la logistique que du sponsoring. Notre budget de 90'000 francs est très petit par rapport au budget qu’il faudrait prévoir afin d’organiser une étape du Tour de France. Il faut également recruter des milliers de bénévoles. Mais peut-être qu’un jour Romont accueillera la Grande Boucle. Je ne ferme pas la porte à cette possibilité mais il faudra cravacher dur pour lever le budget nécessaire si on décide de se lancer dans cette aventure.»
Finalement, que peut-on vous souhaiter pour la journée du 27 avril ?
«Nous espérons qu’il ne pleuvra pas et qu’il n’y aura pas de gros couacs au niveau des coureurs et de l’organisation. Enfin, nous souhaiterions aussi que le public soit au rendez-vous et qu’il participe à la fête.»