Athletissima Quand les stars viennent du Nord

jfd, ats

25.8.2021 - 15:25

jfd, ats

Karsten Warholm, Jakob Ingebrigtsen, Armand Duplantis, les Scandinaves sont devenus les stars de l'athlétisme. A Athletissima, ils chercheront à confirmer leur statut.

Karsten Warholm possède le charisme pour être l'une des locomotives du 400 m haies.
Karsten Warholm possède le charisme pour être l'une des locomotives du 400 m haies.
KEYSTONE

Alors que les Américains ont longtemps été les moteurs des meetings, cette tendance s'estompe depuis quelque temps au profit d'autres nations et notamment des pays nordiques. La Norvège, avec Karsten Warholm et Jakob Ingebrigtsen, et la Suède, avec Armand Duplantis, offrent à l'athlétisme un vent de fraîcheur et des sportifs incroyables.

Un nouveau défi

Auteur d'un phénoménal record du monde à Tokyo sur 400 m haies en 45''94, Karsten Warholm possède le charisme pour être l'une des locomotives de son sport, s'il ne l'est pas déjà. Arrivé au sommet sur les haies, le Norvégien va se présenter à Lausanne sur 400 m plat.

Une manière de s'offrir un nouveau défi, surtout qu'il a avoué vouloir en faire davantage à l'avenir, sans pour autant négliger ses premières amours. «C'est un super challenge, explique-t-il. Mais je me dois de rester humble parce que j'ai beaucoup de respect pour la distance. Je suis nerveux et c'est plutôt cool. En plus, on va courir le soir contrairement à Tokyo où on a dû courir le matin. Et franchement, c'était miraculeux de faire une telle course en matinée.»

Le recordman du monde et champion olympique du 400 m haies n'a pas franchement d'objectif sur cette discipline si proche et pourtant si différente. «Viser le record du monde? Non, il faut savoir être sérieux, répond Warholm. Le record d'Europe? C'est peut-être possible dans un bon jour si tout se met en place. C'est pour cette raison que c'est bien de ne pas être sur les haies, ça me motive d'avoir un nouveau challenge et de voir où je peux aller, d'affronter des adversaires que je côtoie moins. J'ai tenté de combiner les deux à Berlin en 2018, j'avais eu énormément de peine à finir le 400 m à cause de la répétition des efforts.»

Comme le 400 m ne fait pas partie du programme officiel de la Diamond League, la course a été placée juste avant le direct télévisuel. Warholm s'élancera depuis le couloir sept.



Sortir de sa zone de confort

Depuis que les courses de fond ont été chassées du programme télévisuel des meetings Diamond League pour des raisons de temporalité, c'est vers le 3000 m que les coureurs sont «contraints» de se tourner. Cela signifie qu'à la Pontaise, on retrouvera sur la distance le champion olympique du 1500 m, Jakob Ingebrigtsen, et celui du 10'000, Salomon Barega. Là aussi, le jeune Norvégien trouvera un terrain de jeu différent, même s'il a l'habitude de se tester sur de plus longues distances. «Je veux gagner, toujours, martèle-t-il. Et c'est encore plus excitant en battant un record.»

Le cadet des Ingebrigtsen (20 ans) sait pertinemment qu'avec Selemon Barega, la bataille sera rude. Très à l'aise sur les longues distances, l'Ethiopien de 21 ans cherchera à améliorer son record en plein air et à descendre sous les 7'30. Quant à Ingebrigtsen, il pense tout autant au chrono qu'à la place: «Tu ne peux jamais être satisfait d'être 2e ou 3e, parce que cela signifie que tu as fait quelque chose de faux ou à améliorer.»

La légende Crouser

Comme les Norvégiens, Yulimar Rojas va se lancer un défi différent. La championne olympique du triple saut, recordwoman du monde de la discipline, sera en lice sur le saut en longueur. La Vénézuelienne n'a en effet plus trop de concurrence dans sa discipline de prédilection. «J'ai encore faim, a-t-elle lancé. Même si cette année a été incroyable, je crois que je peux faire plus.»

Un qui ne sortira pas de sa zone de confort, c'est l'Américian Ryan Crouser. Icône du poids, c'est évidemment dans cette discipline qu'il se présentera à la Pontaise jeudi soir. Dans l'histoire, sur les sept jets à plus de 23 m, quatre lui appartiennent. Il les a tous réalisés cette année, dont le record du monde à 23m37 le 18 juin à Eugene.

Avec sa coupe mulet que ne renieraient pas des supporters du club de hockey de Langnau, Crouser peut très bien dépasser les 23 m et signer une 22e victoire de rang: «Je pense pas trop à ma série victorieuse, je me concentre sur chaque concours. La compétition me pousse.»

Même chose pour le surdoué Duplantis à la perche. L'Américano-Suédois avait illuminé la place de l'Europe l'an dernier en franchissant 6m07. Il voudra aller encore plus haut dans le stade.