Avec Milan – San Remo, c’est le premier «Monument» de la saison. La jeune équipe Tudor Pro Cycling fait partie des formations invitées. L'apprentissage est rude pour le team helvétique, présidé par Fabian Cancellara, un ancien vainqueur de la «Primavera». Le Bernois évoque les deux premiers mois de compétition de son équipe.
L'UAE Tour, les Strade Bianche, Tirreno – Adriatico. L'équipe Tudor a fait connaissance avec le World Tour, le plus haut niveau du cyclisme professionnel. Enthousiasmant mais terriblement révélateur de l'écart qui existe entre les meilleurs du monde et une formation en devenir. «Je suis content, nous sommes dans la bonne direction. Bien sûr, il n'y a pas que du positif, mais on travaille intensément à tous les étages», se réjouit Cancellara, président-conseiller de l'équipe comme il aime à se définir.
Bien sûr, à ce niveau, les satisfactions ne viennent pas des résultats mais plutôt du comportement. L'ancien vainqueur à San Remo en 2008 n'aime pas trop tresser des louanges sur le plan individuel. «J'ai apprécié le comportement de Sébastien Reichenbach dans une des étapes de montagne de Tirreno ou la troisième place du Jurassien Arnaud Tendon dans une étape de l'Istrian Trophy en Croatie. Cela nous tire vers le haut», souligne le Bernois. Ceci sans parler de la victoire du Néerlandais Arvid De Kleinjn mercredi lors de Milan – Turin qui s'est produite après l'interview avec l'ancien maillot jaune du Tour de France, qui fêtera ses 42 ans samedi à Milan. Toutefois, il restera dans la cité lombarde après le départ de la course et ne ralliera pas l'arrivée en Ligurie.
Pour Cancellara, ce n'est pas une erreur de participer à des courses de telles renommées même avec une équipe débutante. Dans le jeu diplomatique avec les organisateurs, il ne faut pas refuser une invitation. Mais l'organisateur qui accepte la jeune équipe, sait aussi que dans quelques années, il accueillera une formation d'un tout autre acabit...
«Après Milan – San Remo, nous allons disputer des courses à un niveau inférieur (réd: Classic Loire Atlantique, Chollet Pays-de-Loire). Notre seule grande classique sera l'Amstel Gold Race», souligne le Bernois.
Une équipe Tudor pas épargnée par les pépins physiques comme les blessures du champion de Suisse Robin Froidevaux (fracture du coude) ou du champion de Suisse du contre-la-montre Joel Suter (épaule).
Contacts quotidiens
Samedi, les sept coureurs de l'équipe Tudor vont se retrouver sur le premier «Monument» de la saison, la plus longue course de l'année avec ses 294 km. Trois Suisses seront de la partie: Simon Pellaud, Tom Bohli et le sous-estimé Roland Thalmann. Que peuvent espérer les coureurs de Cancellara sur l'une des courses les plus convoitées du monde?
«Pour moi, c'est la course la plus difficile (réd: qu'il a remporté légèrement détaché en 2008). Il faut qu'on ait un bon comportement d'ensemble. Si on pouvait placer un coureur dans l'échappée du jour, ce serait très joli pour apprendre.» Le double champion olympique espère que ces hommes seront encore là au moment d'aborder la Cipressa (réd: la principale difficulté avant le Poggio). Mais je le répète ce n'est pas moi qui fais la tactique. Il y a un staff de directeurs sportifs pour cela.»
Cancellara se voit plus dans le rôle de président-conseiller. Toutefois, le Bernois se montre très actif auprès de l'équipe. «Je sais toujours ce qui se passe grâce à mes contacts quotidiens.» Le triple vainqueur de Paris – Roubaix n'entend pas tirer la couverture à lui. «Je suis qu'une partie du puzzle.» Selon lui, son rôle ne peut être comparé à celui de Patrick Lefèvere chez Soudal ou Marc Madiot à la tête de Groupama. Ce serait plutôt le rôle de Raphael Mayer, le directeur général de l'équipe.