Noè Ponti prépare ses deuxièmes Jeux olympiques dans son «cocon» de Tenero, en dépit de la catastrophe que vit le Tessin. «Ici, j'ai tout ce dont j'ai besoin», rappelle le surprenant médaillé de bronze de Tokyo 2021, qui rêve d'un métal plus précieux pour le grand rendez-vous de Paris (26 juillet-11 août).
La routine est implacable, du lundi au samedi. Il est ainsi 7h tapantes lorsque Noè Ponti débarque en skateboard au Centre National, capuche sur la tête et casque vissé sur les oreilles. «La motivation n'est pas là tous les jours, c'est sûr», sourit le Tessinois, qui a accueilli Keysone-ATS au début du mois de juin.
«Et je ne pense pas que quiconque soit motivé à 100% tous les jours», enchaîne-t-il. «C'est normal qu'il y ait des jours où on se réveille sans avoir envie de faire quoi que ce soit. Même quand on aime son travail, on préférerait parfois rester au lit. Mais ce sont ces jours-là qui nous font grandir en tant qu'athlète», glisse-t-il.
«Bien s'entraîner et être fort les jours où vous allez bien, c'est à la portée de tous», souligne-t-il. «Il faut être capable de faire la différence les jours où vous n'êtes pas aussi bien, pas aussi motivé. Nous n'en sommes pas tous capables, et c'est ce qui fait la différence entre un bon athlète et un athlète de très haut niveau.»
Tessin, mon amour
Et c'est bien à cette dernière catégorie que Noè Ponti appartient. Prodige de la natation, il avait «explosé» lors des JO de Tokyo pour cueillir à 20 ans sa première médaille internationale dans l'élite. «Je ne pense pas que cette médaille soit arrivée trop tôt. Et elle n'a pas foncièrement changé ma vie», se souvient-il.
Le Tessinois avait décidé avant son exploit nippon de tenter l'aventure aux Etats-Unis, à la North Carolina State University. Une expérience abandonnée au bout de quelques mois à peine: trop éloigné de ses proches, peu enclin à n'être qu'un nageur parmi tant d'autres, il n'y avait pas trouvé l'environnement espéré.
«Je suis heureux d'avoir essayé. Mais je suis également très content d'être rentré, parce que ce n'était pas la chose à faire pour moi il y a trois ans. Et je suis content de ne pas avoir perdu plus de temps, même si c'était bien de découvrir une autre culture», explique le protégé du coach italien Massimo Meloni.
Imagine-t-il repartir un jour du Tessin? «Je ne sais pas ce qui va se passer dans deux, trois, quatre, cinq ans, donc je me laisse toutes les portes ouvertes», assure-t-il. «J'aimerais vivre une expérience à l'étranger, que ce soit en lien avec ma carrière de nageur ou pas», glisse-t-il.
«Si je vois que j'ai besoin d'un changement, d'une nouvelle stimulation dans ma carrière d'athlète, il faudra que je change quelque chose. Mais pour l'instant, tout va bien», sourit Noè Ponti. «Ici, j'ai ici tout ce dont j'ai besoin. Ma famille est ici, mes entraîneurs sont ici, ma piscine est ici», précise-t-il.
L'environnement idéal
«Mon physiothérapeute, mon ostéopathe, mon psychologue, tous sont ici. C'est vraiment l'environnement idéal pour m'entraîner en vue de quelque chose de grand. Le plus important pour un sportif est de s'entraîner dans un endroit où il a l'esprit tranquille», explique encore Noè Ponti.
«Bien sûr, je ne suis pas toujours ici, je suis souvent à l'étranger, mais c'est ici que je me sens à la maison», poursuit le Tessinois, qui habite d'ailleurs à quelques minutes de skateboard de la piscine de Tenero. «En tout cas, c'est le meilleur endroit pour recharger mes batteries, surtout mentalement.»