«Aucun désavantage» La Suisse, bon terrain de jeu pour le cyclisme professionnel

ATS, par Hans Leuenberger

24.9.2024 - 15:57

La Suisse est souvent un hôte de choix pour des manifestations telles que les championnats du monde de cyclisme à Zurich. Mais est-elle aussi un bon endroit pour devenir cycliste professionnel ? 

Jan Christen, médaillé de bronze du chrono M23, est l’un des grands espoirs helvétiques.
Jan Christen, médaillé de bronze du chrono M23, est l’un des grands espoirs helvétiques.
KEYSTONE

«Oui», répondent (presque) en choeur toutes les personnes interrogées. Même si la Suisse n'est pas un bastion du cyclisme, l'athlète suisse qui veut se hisser parmi l'élite mondiale n'a pas trop de désavantages comparé à la concurrence à l'étranger. Il y a quelques obstacles de plus à franchir qu'en Belgique ou aux Pays-Bas par exemple, mais surmonter ces épreuves est formateur.

Très grand talent, Jan Christen a quitté la Suisse depuis longtemps. La formation UAE de l'incroyable Tadej Pogacar a déjà fait signer un contrat à ce joyau de 18 ans en 2022. L'Argovien de 20 ans ne pense pas que l'on manque d'opportunités dans notre pays: «Au final, tout est entre les mains de l'athlète. Si dans ta tête tu veux être un cycliste professionnel, je ne vois aucun désavantage en tant que Suisse.»

Pas que le vélo

Son collègue M23 Fabian Weiss, déclare: «J'ai l'impression que les cyclistes misent plus tôt sur la carte du sport à l'étranger. En Suisse, on termine d'abord sa scolarité ou son apprentissage. Ce deuxième pilier donne aussi une sécurité qui permet de se libérer, car on ne sait jamais quand on en aura fini avec le sport.» La Suisse possède des écoles et des employeurs favorables au sport d'élite et l'armée peut être une option.

Stefan Bissegger est du même avis. Le Thurgovien, 6e des JO de Paris, compte parmi les meilleurs coureurs de contre-la-montre. «La Suisse est un bon pays, dit-il. On peut faire du vélo partout. Les Suisses ont de l'argent et grâce à la formation, on a une certaine sécurité.» Avec désormais les équipes Tudor et Q36.5, le passage vers le professionnalisme est facilité.

Directeur sportif de Swiss Cycling, Patrick Müller souligne les avantages: «Au niveau des sciences du sport, de la formation des entraîneurs, de projets pour la relève, de détection des talents, nous faisons beaucoup par rapport à l'étranger.»

Avec le test VO2max, il est relativement facile de déterminer qui a du potentiel dans les sports d'endurance. Outre l'entraînement physique, les points tels que la technique, la tactique ou l'école/la profession sont également importants. «Une carrière sportive de haut niveau, qui dure environ dix ans, est possible en Suisse», constate Müller. On commence un peu plus tard, mais le package est complet. A l'étranger, certains sont grillés très tôt.

Partager avec le VTT

«Les bons s'en sortent toujours», affirme l'entraîneur national Michael Albasini. Pour différentes raisons, la Suisse possède une plus faible densité de talents et ceux-ci ont un parcours un peu compliqué devant eux. «Nous devons prendre plus soin d'eux qu'à l'étranger.»

L'ex-professionnel évoque encore une spécificité helvétique: «Nous devons partager les talents avec le VTT.» Le VTT est parfaitement approprié et très apprécié pour débuter dans le cyclisme, notamment parce que les enfants ne doivent pas rouler sur les routes. «Mais certains talents restent bloqués en forêt, alors qu'ils auraient plus de potentiel sur la route», conclut Albasini.

ATS, par Hans Leuenberger