Un duo se détache en tête du Vendée Globe mardi : Charlie Dalin (Macif) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) filaient désormais à plus de 300 milles du reste de la flotte, mais allaient aussi au devant d'une tempête très violente. De son côté, Justine Mettraux a retrouvé le top 10 au pointage de mardi 19h00, et cela malgré une mer «dans tous les sens».
Au pointage de 19h00, si Dalin ne devance Simon que de 41 milles nautiques, Yoann Richomme (Paprec Arkea), troisième, affiche 360 milles nautiques de retard sur le leader. Les deux skippers, ayant choisi la voie la plus méridionale parmi les neuf navigateurs de tête, ont encore creusé l'écart sur le reste de la troupe, mais ils seront aussi les plus exposés mercredi au premier gros coup de tabac de ce 10e Vendée Globe.
«On a une grosse dépression qui arrive et qui va nous prendre (...) j'espère que ça va bien se passer, j'appréhende un peu. Là c'est calme et j'avoue que ça fait du bien», a déclaré en fin de matinée Simon, 34 ans, auprès des organisateurs de la course. «Cela va être 48 heures qui vont être très désagréables. On essaye de gagner un peu vers le nord. Je pense qu'on va faire le dos rond pour essayer de passer ce moment délicat», a-t-il estimé.
Au menu, des vagues dépassant les sept mètres, 35 nœuds de vent établi (65 km/h) et des rafales à plus de 50 nœuds. Les premiers poursuivants du duo ont donc tous mis le cap vers le nord-est en amont pour préserver davantage leur bateau.
Mettraux retrouve le top 10
Côté suisse, Justine Mettraux (Teamwork-Team Snef) a fait son retour dans le top 10 depuis mardi matin. Au pointage de 19h00, elle figure toujours au 10e rang, à 1’133 milles du premier, faisant d’elle la première femme de cet «Everest des mers». La Genevoise a toutefois été «secouée» ces dernières heures en raison du courant des Aiguilles dans lequel elle se trouvait.
«La mer est vraiment atroce, ça secoue, cela fait mal au cœur pour le bateau. J'essaie d’avoir une bonne moyenne sans aller trop vite, mais la mer est vraiment dans tous les sens. Vivement que l'on sorte de là», a expliqué la navigatrice de 38 ans dans une vidéo publiée mardi par l’organisation.
Plus à l'ouest, les bateaux à dérives droites, menés par Jean Le Cam, en 20e position, s'approchaient du Cap de Bonne Espérance où les conditions seront également très musclées à partir de mercredi.
Roura gagne un rang
Alan Roura (Hublot), qui a profité de bonnes conditions de vent ces derniers jours pour naviguer à une moyenne de plus de 20 noeuds, est toujours à l’avant de ce même groupe d’une quinzaine de marins. Il se classe ainsi 22e, à 2’088 milles de la tête.
«Les conditions de vent sont supers, celles de mer sont plus complexes mais ça va. (...) J’ai bien tiré sur le bateau ces derniers jours, c’est vraiment sympa de jouer la stratégie sur l’eau», a expliqué le skipper genevois sur son site. «Maintenant, c’est sur le long terme qu’il faut jouer, pour réussir à passer la deuxième dépression qui sera sur nous vendredi, avec prudence ! Vent fort, grosse mer : un beau tableau !»
A l’arrière de la même flotte que Roura, on retrouve le Zurichois Oliver Heer (Tut Gut.) qui pointe à la 33e place, à 2’448 milles du leader.
Le top 10 du Vendée Globe (pointage mardi à 19h00)
- Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) à 15’828,24 milles nautiques de l'arrivée
- Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à 41,71 milles nautiques du premier
- Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à 364,06 mn
- Thomas Ruyant (Vulnerable) à 382,03 mn
- Jérémie Beyou (Charal) à 562,29 nm
- Nicolas Lunven (Holcim - PRB) à 562,70 mn
- Sam Goodchild (Vulnerable) à 648,23 mn
- Yannick Bestaven (Maître Coq V) à 679,13 mn
- Paul Meilhat (Biotherm) à 697,57 mn
- Justine Mettraux (Teamwork-Team Snef) à 1’133,38 mn