Roman Mityukov a cueilli une improbable médaille de bronze sur 200 m dos aux Mondiaux de Fukuoka. Le Genevois de 22 ans offre à la natation suisse le septième podium de son histoire dans les épreuves en grand bassin des championnats du monde, le premier depuis le bronze décroché par Jérémy Desplanches sur 200 m 4 nages en 2019.
Auteur du meilleur temps des demi-finales en 1'55''85, Roman Mityukov a donc parfaitement tenu le choc. Et il a appliqué la même tactique que la veille: parti prudemment (7e après 50 et 100 mètres), il a produit son effort sur les derniers 100 mètres pour aller arracher sa deuxième médaille en grand bassin après celle de bronze conquise lors des Européens 2021.
Le Genevois, trois fois 4e aux Championnats d'Europe en 2022 (sur 100 m dos, sur 200 m dos et avec le 4x200 m libre), a explosé d'une demi-seconde son record national dans cette finale en nageant en 1'55''34. Et il le fallait: 4e, le Français Mewen Tomac a réalisé 1'55''79. L'or est revenu au Hongrois Hubert Kos (1'54''15), l'argent à l'Américain Ryan Murphy (1'54''83).
Revanche
«Je suis très content. J'ai pris ma revanche sur les Européens, c'est ce que je cherchais ici. J'étais dégoûté par toutes ces 4es places. C'est une belle revanche de finir au 3e rang. Et en plus c'est au niveau mondial», a lâché au micro de la RSI un Roman Mityukov ému mais posé.
«J'ai évolué mentalement (depuis un an). J'ai dû apprendre à me calmer. J'ai trouvé le moyen de canaliser mon énergie, de ne pas trop penser à cette finale. C'est très dur quand tu commences à trop réfléchir car tu sais que le podium est possible, et tu dors alors mal», a raconté le Genevois, qui a parfaitement su gérer ses émotions vendredi pour signer son premier grand exploit.
Ponti soulagé
Noè Ponti a, lui, dû sentir le vent du boulet après les demi-finales du 100 m papillon. Convaincant en séries le matin (4e en 51''00, le 3e meilleur temps de sa carrière), il a dû se contenter de 51''17 en demies. Mais il a assuré l'essentiel en décrochant le 8e et dernier ticket pour la finale, même si sa marge sur le 9e n'est que de 0''05.
«Ca s'est bien passé. Demain, ça sera de toute manière une nouvelle course», a lâché le médaillé de bronze des JO 2021, visiblement soulagé. «Je suis enfin parvenu à me qualifier pour une finale», a poursuivi le Tessinois de 22 ans, éliminé en demi-finales tant sur 50 que sur 200 m papillon à Fukuoka.
En l'absence du recordman du monde Caeleb Dressel et du champion du monde 2022 Kristof Milak, tout sera par ailleurs possible samedi en finale (à 13h42 heure suisse). Mais «c'est du très, très haut niveau», a rappelé Noè Ponti.
Les deux premiers des demi-finales, Dare Rose (50''53) et Maxime Grousset (50''62), ont fait mieux que le record de Suisse (50''74), et le 3e Josh Liendo a réussi 50''75. Mais Noè Ponti sait de quoi il est capable. «Et je suis ravi de nager à l'extérieur, c'est plus facile mentalement que d'être à la ligne 4 ou 5», a-t-il conclu.
Le relais manque son affaire
Noè Ponti et ses coéquipiers Antonio Djakovic, Roman Mityukov et Nils Liess ont en revanche manqué le coche dans le 4x200 m libre. Le quatuor, qui visait une place en finale et espérait assurer son ticket olympique, n'a pu faire mieux qu'une 14e place en séries, en 7'10''87.
Le quatuor a échoué à plus de trois secondes de la finale, et à plus de quatre secondes du record national qui lui avait permis de prendre la 6e place aux JO 2021. Pas de panique toutefois: le relais helvétique du 4x200 m fait toujours partie du top 16 mondial, et est donc virtuellement qualifié pour Paris 2024.