Olivier Senn a répondu aux questions samedi au lendemain du décès de Muriel Furrer après sa chute dans la course des juniors filles jeudi. Le directeur sportif des Mondiaux de Zurich était visiblement très marqué par le drame.
Olivier Senn, vous devez continuer à assumer vos fonctions après ce terrible accident. Comment allez-vous ?
«Ce n'est évidemment pas simple, mais le fait de devoir fonctionner me procure un peu d'aide. Je travaille point par point, mais je suis comme dans un tunnel.»
Quels points sont prioritaires ?
«Premièrement, les courses continuent selon le programme prévu, aussi selon le voeu de la famille. Deuxièmement, il faut s'occuper de toute l'équipe dans cette situation, et surtout les jeunes qui sont confrontés pour la première fois à une telle chose. D'autres ont déjà vécu cela avec Gino Mäder. Il faut garantir que le staff et les volontaires soient prêts à remplir leur mission malgré les émotions. Et enfin, en tant que comité d'organisation, nous coopérons pleinement avec le ministère public.»
Beaucoup de questions
L'enquête sur le déroulement de l'accident, ainsi que son lieu, est en cours. Vendredi, aucune information confirmée n'était disponible. Peut-on en dire plus samedi ?
«Non. Je ne connais ni comment l'accident est survenu, ni où il s'est produit. Nous savons où Muriel a été retrouvée, mais sans avoir une idée de l'endroit exact de l'accident. Ce qui est connu et que l'on peut dire, c'est qu'il s'est produit dans la descente en forêt vers Küsnacht.»
Comment a été faite la répartition des tâches entre le ministère public et le comité d'organisation après la découverte de Muriel Furrer ?
«La police et le ministère public déterminent les circonstances de l'accident. Dans notre domaine de responsabilité, il y a la chaîne de sauvetage et la gestion des médias.»
Est-ce que la chaîne de sauvetage a fonctionné?
«Oui, très bien. Quelques minutes après l'annonce de l'accident, le médecin est arrivé sur place avec une ambulance et a pu donner les premiers soins. L'hélicoptère était aussi prêt.»
Mais il est resté longtemps au sol...
«Dans un premier temps, il s'est agi de donner les premiers soins d'urgence. En plus, l'endroit de l'accident n'était pas accessible pour l'hélicoptère. Et il a d'abord fallu assurer que Muriel pouvait être transportée.»
Dès que l'alarme a été donnée, tout a bien fonctionné. Mais il semble que Muriel Furrer soit restée un certain temps sans être découverte après l'accident. Pourtant, il y a des traceurs GPS sur les vélos, non?
«Oui. Mais les informations servent en premier lieu pour la retransmission TV.»
Aucune critique
Avez-vous pris des risques en choisissant le parcours?
«Le choix du parcours a débuté dans le cadre de la candidature en 2019. Après des examens très poussés, aussi en ce qui concerne la sécurité du trafic, les parcours ont été homologués par l'UCI.»
N'y a-t-il pas eu de craintes avec cette descente en forêt ?
«Jamais. Ni de la part de l'UCI, ni des équipes qui se sont entraînées sur le parcours. Nous n'avons pas reçu la moindre remarque négative concernant ce passage. Et durant ces Mondiaux, il y a eu 1500 passages et une seule chute, qui a malheureusement été tragique. Ce tracé ne comporte pas de risques plus importants que la moyenne.»
De nombreuses questions restent encore sans réponse. Quand en saura-t-on davantage?
«Le cas de Gino Mäder l'a montré: ce genre d'enquêtes demande beaucoup de temps avant que les circonstances d'un accident puissent être reconstituées avec exactitude.»