Champion de Suisse sur route en 2016, Jonathan Fumeaux, désormais retraité du peloton professionnel, décrypte le prochain Tour de Romandie pour "blue News".
Dès mardi, la Suisse romande vibrera pour la petite reine durant six jours. Avant le prologue d'Oron, "blue News" a demandé à Jonathan Fumeaux (33 ans) de nous donner de ses nouvelles et de se pencher sur cette 74e édition du Tour de Romandie. Interview.
Jonathan Fumeaux, vous avez mis un terme à votre carrière en 2017. Comment se passe votre reconversion ?
"J'ai effectivement quitté le peloton professionnel à la fin de l'année 2017. Ensuite, j'ai entrepris des études à Lausanne où j'ai obtenu un Master en droit et en économie. Depuis 2019, je travaille dans le domaine juridique."
Gardez-vous un oeil attentif sur le cyclisme ?
"Oui, je suis encore régulièrement ce qu'il se passe dans le peloton et regarde volontiers les courses."
Avec la présence de Peter Sagan, Chris Froome, Rigoberto Uran ou encore Geraint Thomas, le plateau du Tour de Romandie a fière allure. Comment expliquez-vous un tel engouement pour la boucle romande ?
"Tout d'abord, cette course est estampillée 'World Tour'. Elle attire donc des grands noms du cyclisme mondial. Ensuite, son format est intéressant puisque les courses de six jours sont rares durant la saison. Cette épreuve est aussi bien placée dans le calendrier. Elle se situe juste derrière les Classiques ardennaises et permet donc à certains coureurs qui ont brillé dans ces courses de venir se tester sur une compétition à étapes. Le Tour de Romandie sert aussi de préparation pour le Giro. Enfin, comme il comporte généralement un prologue, un contre-la-montre et des étapes relativement courtes, il permet aux athlètes de ne pas ressortir trop fatigués de ces six jours de course."
Quels sont les favoris selon vous ?
"La formation Ineos me paraît être au-dessus du lot. Je vois donc Geraint Thomas comme le grand favori de cette épreuve."
Que peut-on attendre de Chris Froome ?
"Je ne crois pas en Chris Froome pour la victoire finale. Le Britannique n'est pas dans l'allure. Il ne pourra pas retrouver sa meilleure forme en six jours de course."
Quels vont être les atouts pour la Suisse ?
"Je vois bien Stefan Bissegger briller lors du prologue et du contre-la-montre. En montagne, Sébastien Reichenbach et Matteo Badilatti peuvent se mettre en évidence. Quant à Stefan Küng, il peut remporter une étape en se montrant offensif pour se glisser dans la bonne échappée comme il en a pris l'habitude depuis quelques années sur le Tour de Romandie."
Et Marc Hirschi ?
"Marc Hirschi est un peu en-dedans. Son transfert n'a pas été facile à gérer. Il a aussi été embêté par des blessures lors de sa préparation."
Lauréat du maillot de meilleur grimpeur en 2019, Simon Pellaud peut-il rééditer cet exploit ?
"Simon Pellaud va être actif dans les échappées. Il va être à l'attaque. Tout est jouable. Par ailleurs, je suis ravi de la présence d'une équipe de Suisse dans ce Tour de Romandie. Ce n'est pas facile pour ces coureurs qui évoluent, pour certains, dans des divisions inférieures de prendre part à une épreuve 'World Tour' durant six jours consécutifs. Pourtant, en 2019, ils avaient démontré qu'ils avaient parfaitement le niveau en animant toutes les étapes."