La 1re édition du Tour de Romandie féminin prendra son envol ce vendredi à Lausanne. Comme son homologue masculin, on retrouve Richard Chassot à sa tête. Le Fribourgeois se confie quelques heures avant le coup d'envoi de la nouvelle épreuve.
-Richard Chassot, comment l'idée de lancer une épreuve féminine vous est venue à l'esprit?
«Nous avons fêté le 75e anniversaire du Tour de Romandie messieurs. Nous pensions qu'il fallait marquer le coup. Nous avons eu l'idée d'une course féminine, mais au début sans savoir sous quelle forme. Nous avons consulté l'UCI, les sponsors et la TV pour voir ce qu'il était possible de faire. De surcroît, la Fondation du Tour de Romandie avait reçu de l'argent de Swiss Cycling, qui provenait des subventions de la pandémie. On nous a demandé de développer le cyclisme féminin.»
-Quelles retombées espérez-vous au niveau du public et des médias?
«Pour les médias, nous n'avons pas trop de soucis avec les retransmissions à la TV en direct sur toutes les chaînes nationales. Et avec Eurosport, on touchera 65 autres territoires. Les autres médias ont bien suivi le Tour de Romandie masculin, je pense qu'ils seront fidèles pour la version féminine. C'est plus incertain au niveau du public. C'est un nouvel événement au mois d'octobre et nous n'avions pas les moyens pour financer une communication importante. J'espère qu'il y aura des cyclos qui se positionneront sur la montée de Thyon samedi.»
-Cette première édition sera un test ou son avenir est assuré?
«Partons déjà sur les trois premières éditions puisque nous avons un contrat avec le World Tour pour 3 ans. L'an prochain, la course aura lieu mi-septembre et en 2024 deux semaines avant les Championnats du monde à Zurich, ce qui est vraiment idéal. J'ai déjà des villes candidates pour l'édition 2023, mais le dernier mot appartient à la Fondation.»
-Est-ce qu'un Tour de Romandie féminin est aussi compliqué à organiser que son homologue masculin?
«C'est aussi difficile. Vous avez vu que nous arrivons dans les capitales comme Lausanne ou Genève et que nous partons de Fribourg et Sion. C'est la même organisation pour tout mettre au point. Pour nous, c'est véritablement un deuxième Tour de Romandie sans distinction de genres. Certes, la course féminine aura trois jours de moins, mais ça soulage surtout les reconnaissances de parcours. Pour le reste, c'est la même chose.»
-Le cyclisme suisse féminin est-il au niveau des meilleurs?
«Nous avons la chance d'avoir trois cyclistes au top avec Marlen Reusser, Elise Chabbey et Jolanda Neff. Cette dernière avait déjà un autre engagement et ne participera pas cette année. Mais elle sera de la partie l'année prochaine. Avec Reusser et Chabbey, nous avons la chance d'aligner deux athlètes du top 20. Elles seront capables de rivaliser avec les meilleures mais peut-être pas avec la grande favorite Annemiek van Vleuten. L'équipe Roland devrait mettre quelques Suissesses en évidence tout comme la formation de Swiss-Cycling. Mais le réservoir n'est pas encore assez grand en Suisse.»
shg, ats