Fin du suspense? A moins d'une journée de l'arrivée du 10e Vendée Globe, Charlie Dalin (Macif) gardait le dessus lundi sur son premier poursuivant Yoann Richomme (Paprec Arkéa): seule une avarie pouvait permettre au Varois de rattraper son retard. Côté suisse, Justine Mettraux restait solidement installée dans le top 10.
Au pointage de lundi 15 heures, il restait moins de 135 milles nautiques (250 km) à parcourir pour Charles Dalin avant de lever les bras au ciel pour célébrer son étincelante revanche dans la course autour du monde en solitaire qu'il avait terminée deuxième en 2021.
Lundi après-midi, Dalin possédait encore une avance de 140 milles sur son ami, avant ses dernières heures de navigation. Pour atteindre les Sables-d'Olonne, il a contourné par le nord une zone sans vent et commencé lentement à descendre le long de la Bretagne.
«Devant les côtes, le vent devrait être assez mou (...). Les conditions sont instables, il va falloir trouver le bon compromis: que le bateau continue d'avancer», a expliqué dans la matinée le navigateur de 40 ans, dans un message audio. Le petit temps doit favoriser Dalin car son rival a déchiré une voile d'avant – de grande importance pour ces conditions légères – lors de sa remontée de l'Atlantique Nord.
Selon l'équipe Macif, Charlie Dalin devait arriver mardi autour de 5 heures du matin aux Sables-d'Olonne. Du côté des organisateurs, on estimait que le Normand pourrait passer la ligne entre 3 et 7 heures du matin, suivi une demi-journée plus tard par Richomme.
Si la ligne est passée avant 13h02 (heure du départ le 10 novembre), la course aura été bouclée en 64 jours, soit quasiment 10 de moins que le record établi par Armel Le Cléac'h en 2016/2017 (74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes).
«Je ne pense pas trop à l'arrivée»
En tête sur plus de 80% du parcours, Charles Dalin n'a pas l'intention de lâcher si près d'un Graal qu'il convoite depuis 4 ans, après avoir terminé deuxième d'un rien lors de l'édition précédente. Il a quasiment gagné toutes les autres courses depuis et mis à l'eau en juin 2023 un nouveau bateau à foils, encore plus puissant et polyvalent que le précédent.
«Pour le moment c'est concentration, continuer à me reposer, bien manger... je ne pense pas trop à l'arrivée», a affirmé Charlie Dalin.
Aux Sables-d'Olonne, tout est prêt pour accueillir les deux premiers bateaux. Le village de course a rouvert et les habitants et passionnés se préparent à vivre une remontée du chenal historique après la conclusion de 2021, dans le vide imposé par l'épidémie de Covid.
A l'époque, Yannick Bestaven (Maître Coq), arrivé plus tard que Dalin, avait obtenu une bonification de temps pour avoir participé aux opérations de sauvetage de Kevin Escoffier. Dalin s'était finalement incliné pour moins de trois petites heures.
«Cette deuxième place a été une grosse frustration. Pendant longtemps je me réveillais la nuit, je refaisais la course, les manoeuvres, les choix de voile pour comprendre où j'avais laissé filer ce temps», racontait avant le départ le skipper.
En cas de victoire, Charlie Dalin sera rejoint sur le bateau par quatre membres de son équipe technique, mais aussi par sa femme et son fils de 7 ans, pour ses premiers contacts physiques après deux mois en mer. Dans la nuit, le port Olonna, où se situe le village du Vendée Globe et où viendra s'amarrer le vainqueur, va s'animer au fil des heures.
Roura 16e
La fête devrait durer quelques jours, au fur et à mesure des arrivées. Sébastien Simon, en 3e position, est attendu entre jeudi et vendredi pour compléter le podium.
Dixième – et première femme – du classement, la Genevoise Justine Mettraux naviguait pour sa part à 3400 milles de l'arrivée. Le top 8 était toujours à sa portée. Quant à Alan Roura, 16e au pointage de lundi à 15h, il pouvait toujours espérer terminer parmi les 15 premiers.