Nouveau rebondissement Affaire Jegou-Auradou : pourquoi l'enquête pourrait être relancée ?

AFP

11.10.2024

Les avocats de la femme à l'origine d'une plainte pour viol aggravé en Argentine contre deux rugbymen français, Hugo Auradou et Oscar Jegou, affirment que cette dernière ne souffre pas d'un trouble de la coagulation, une maladie invoquée par la défense des joueurs pour expliquer les ecchymoses retrouvées sur son corps.

Nouvel élément dans l’affaire Hugo Auradou-Oscar Jegou.
Nouvel élément dans l’affaire Hugo Auradou-Oscar Jegou.
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Le parquet de Mendoza, où est instruite l'enquête, s'est prononcé il y a une semaine pour un non-lieu qui sera étudié lors d'une audience fixée au 18 octobre.

Dans un document remis au parquet, les avocats de la plaignante reproche au camp adverse d'avoir «soutenu que la plaignante souffrait d'une maladie, sans étude médicale à l'appui». Ils informent avoir sollicité une consultation médicale auprès d'un hématologue indépendant, qui aurait déclaré que la plaignante «ne souffrait pas de la maladie».

L'avocat des rugbymen, Antoine Vey, avait assuré que l'enquête avait montré que la femme «avait caché à la justice qu'elle était atteinte de la maladie de Willebrand», une pathologie hémorragique, trouble de la coagulation, qui peut prédisposer aux ecchymoses ou saignements.

Un autre défenseur des joueurs, Rafael Cuneo Libarona, a estimé que la démarche des avocats de la plaignante constituait une «nouvelle manœuvre honteuse» pour retarder la procédure, précisant que la femme avait elle-même admis souffrir de la maladie de Willebrand.

Selon les rapports médico-légaux, la plaignante présentait au moins «15 marques ou blessures» sur son corps.

Hugo Auradou et Oscar Jegou, tous deux âgés de 21 ans, sont inculpés de viol aggravé car commis en réunion pour des faits présumés survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d'hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de jouer un test-match contre l'Argentine.

Les deux joueurs affirment depuis le début que les relations sexuelles avec la plaignante, rencontrée en boîte de nuit, étaient consenties. Et ils nient toute violence, alors que l'avocate de la plaignante a évoqué «une violence terrible», qui a vu sa cliente «sauvagement battue».

D'abord détenus puis placés en résidence surveillée, ils ont été libérés mi-août, puis autorisés à quitter l'Argentine dans l'attente de la fin de l'instruction. Ils ont regagné la France le 4 septembre, et ont repris depuis l'entraînement dans leurs clubs. Hugo Auradou a rejoué en championnat de Top 14, le 5 octobre avec Pau.