Patrick Fischer sous pression «Réussir en tant que favori s'avère être l'étape la plus difficile»

jfd, ats

9.5.2024 - 10:33

La Suisse attaque le Championnat du monde à Prague dès vendredi (16h20) face à la Norvège. Et Patrick Fischer se sait attendu au tournant après trois éliminations rageantes en quart de finale.

Patrick Fischer attendu au tournat pour le Championnat du monde
Patrick Fischer attendu au tournat pour le Championnat du monde
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jfd, ats

Les projecteurs ne sont peut-être pas tous braqués sur Patrick Fischer, mais le Zougois est davantage sous pression que par le passé. Parce que sous sa houlette et hormis le premier Mondial à Moscou en 2016, la Suisse a toujours atteint les quarts de finale. Mais la médaille d'argent obtenue en 2018 à Copenhague semble bien lointaine. Les échecs répétés en quart de finale face à des adversaires abordables (deux fois l'Allemagne et une fois les Etats-Unis) lors des trois dernières éditions, après des phases de groupe bien maîtrisées, ont fragilisé la situation du Zougois.

Après l'échec cuisant d'il y a un an et le revers 3-1 face à l'Allemagne, «Fischi» avait demandé aux joueurs s'il était encore le bon entraîneur et avait obtenu une réponse positive. «C'était important pour moi, car je suis un joueur d'équipe. Il doit y avoir une confiance mutuelle qui vient aussi logiquement d'en haut», explique Fischer dans un entretien avec l'agence de presse Keystone-ATS. Le contrat du sélectionneur a été prolongé à la mi-février et court jusqu'au terme du Championnat du monde 2026 à Zurich et Fribourg. Cela démontre à quel point les instances dirigeantes croient en ce staff. Car au moment de cette annonce, les Suisses avaient perdu onze fois de suite.

Etre bon au bon moment

Afin de passer les quarts comme en 2013 et en 2018, les coaches ont augmenté la pression sur les joueurs. Et Stefan Schwitter, un spécialiste de la performance, a été engagé. La mission de l'ancien lutteur professionnel va être de préparer les joueurs à rester dans l'instant et qu'ils ne se laissent pas distraire en donnant leur meilleur quand ça compte.

«Ces dernières années, nous nous sommes améliorés physiquement, nous avons amélioré notre comportement dans les duels, nous avons trouvé un bon équilibre tactique et nous sommes restés actifs lorsque nous menions, précise Fischer. Selon moi, nous entrons maintenant dans la dernière phase. Nous faisons désormais partie des favoris. Réussir en tant que favori sous une pression extrême s'avère être l'étape la plus difficile. Il faut arriver à faire abstraction de tout, même lorsque tout le monde vous regarde. Dans un sport d'équipe, tout le monde devrait pouvoir le faire, et c'est ça le plus difficile.»

«Nous nous sentons prêts physiquement, nous avons regardé beaucoup de choses sur le plan mental, notait Fischer après la victoire sur les Tchèques à Brno en préparation. Il nous faut maintenant être encore plus précis dans la construction du jeu.» Il s'agira aussi de travailler le power-play, négligé durant ces quatre semaines de préparation. «Parce que nous savions qu'il y aurait encore beaucoup de changements de joueurs», ajoute-t-il.

Un power-play amélioré

Sur le jeu de puissance justement, la Suisse pourra s'appuyer sur Roman Josi, libéré mercredi par Nashville. Avec l'un des meilleurs défenseurs du monde à la baguette, les choses changent. Josi n'a plus porté le chandail à croix blanche depuis la défaite mortifiante en quarts à Kosice en 2019. Mais avec lui sur la glace, c'est tout le groupe qui se trouve bonifié, puisqu'il peut négocier sans ciller entre 25 et 30 minutes de glace par rencontre.

L'avantage numérique peut aussi compter sur Nico Hischier, Nino Niederreiter et Philipp Kurashev, tous estampillés attaquants de NHL et rompus à l'exercice. De quoi atteindre les quarts dans un groupe cependant plus relevé que d'habitude. La Suisse se retrouve en effet avec trois «gros»: le Canada, la Finlande et la Tchéquie. Les autres nations sont le Danemark, la Norvège, l'Autriche et la Grande-Bretagne. Le premier test aura lieu le lundi 13 mai avec le match face aux Tchèques.