Lausanne va disputer sa première finale de National League dès mardi soir (20h) à Zurich. Et dans ce duel de Lions, les Vaudois ne partent pas avec les faveurs du pronostic.
Pour expliquer la différence entre les play-off et la saison régulière, les Nord-Américains aiment dire que les séries sont «un autre animal». Eh bien pour succéder aux Aigles genevois, Lausanne ou Zurich va se tailler la part du Lion.
Vainqueurs de la saison régulière, les Zurichois ont encore élevé leur niveau de jeu en play-off. Ils ont d'abord écarté Bienne 4-0 en quarts, puis ils ont vengé leur honneur de la finale 2022 – perdue alors qu'ils menaient 3-0 – en dominant Zoug 4-0 au stade des demi-finales.
Des Zurichois sans faiblesses
Les statistiques du «Z» impressionnent. Sur les quatre rencontres jouées à l'extérieur, les hommes de Marc Crawford n'ont encaissé qu'un but. C'était lors du premier match à Bienne. Après ça? Trois blanchissages pour Simon Hrubec et sa défense.
Dean Kukan, Mikko Lehtonen, Yannick Weber, Christian Marti, Patrick Geering, un top 5 très solide biberonné à l'expérience. Et devant? Denis Malgin et Sven Andrighetto, deux attaquants helvétiques que l'on peut considérer comme des étrangers, en plus de Juho Lammikko, Rudolfs Balcers, Jesper Fröden et Derek Grant, ce dernier ayant marqué 8 buts en 8 matches de play-off jusqu'ici.
Nul besoin de susurrer ces noms à l'oreille de l'entraîneur lausannois Geoff Ward. «Tout le monde nous considère comme l'outsider, lâchait-il avec le sourire lundi à l'issue de l'entraînement. Quand on observe cette équipe de Zurich, on se rend compte qu'elle n'a pas de faiblesses et que la tâche qui se dresse devant nous est considérable, mais on est excité d'avoir cette opportunité.»
Et lorsque l'on regarde les situations spéciales, on s'aperçoit que les Alémaniques ont comme Lausanne un box-play ultra compétitif avec, en bonus, un avantage numérique qui tourne bien, contrairement aux Vaudois qui se cherchent encore à ce niveau-là.
Pas de pression
Le Canadien de 62 ans n'a pas manqué de lancer à plusieurs reprises «No pressure» (réd: pas de pression). Une façon de retirer publiquement toute forme d'attente des épaules de ses joueurs. «Il y a logiquement beaucoup de choses qui se disent à l'extérieur, mais on sait comment gérer à l'intérieur, affirme celui qui a remporté le titre en DEL avec Mannheim en 2015. Que ce soit le 3e ou le 20e match de la saison, c'est toujours pareil.»
Après avoir éliminé Davos en sept matches, Lausanne a écarté Fribourg en cinq parties. Les Lions ont notamment enchaîné quatre victoires de rang pour s'offrir un billet pour la finale. Grâce à un Connor Hughes impeccable devant le filet, le LHC a eu le droit d'y croire chaque soir.
Et si des joueurs importés comme Michael Raffl, Jiri Sekac ou Christian Djoos ont été excellents face aux Dragons, ce sont aussi les attaquants suisses comme Jason Fuchs, Damien Riat, Ken Jäger ou Théo Rochette qui ont su hausser leur niveau de jeu et se rendre utile au meilleur moment.
Deux équipes bien structurées
«L'équipe a su grandir au fil de la saison, juge Geoff Ward. L'ensemble a su devenir une équipe. Certains se sont améliorés individuellement et tous ont appris ce qu'il fallait faire pour gagner. L'une des choses les plus importantes à ce moment de la saison, c'est ne pas descendre trop bas ni de monter trop haut. Les gars doivent rester concentrés sur l'objectif en ne regardant pas plus loin que le prochain match.»
Pour battre Zurich, Lausanne devra profiter de la moindre occasion laissée par les hommes de Marc Crawford, titré sur le banc du «Z» en 2014. Geoff Ward connaît bien celui qui a un an de plus que lui: «C'est un vétéran qui sait comment ça fonctionne et qui ne se fera pas piéger. Mais il ne faut pas non plus oublier son assistant Rob Cookson.»
Même s'il ne va pas révéler son plan de match, Geoff Ward a-t-il une idée de ce qu'il faut faire pour battre ce Zurich-là? «La clef, ce sera de limiter la marche de manoeuvre adverse, conclut-il. Les deux formations sont très bien structurées. On devra être patient, parce qu'ils peuvent nous faire très mal sur le jeu de transition.»