La Suisse a une fois encore manqué son objectif au Championnat du monde. Mais Patrick Fischer se dit pourtant fier de ses joueurs.
«Nous avons disputé un tournoi fantastique, a lancé le sélectionneur. Les joueurs m'ont vraiment plu. J'ai aimé leur état d'esprit tout au long de ces semaines. Je suis fier de cette équipe. On a lutté comme des lions, mais on a manqué de punch à la finition.»
Comme souvent, le Zougois a préféré retenir le positif plutôt que le négatif. S'il a reconnu que ses joueurs ont manqué de mordant en entrée de match, «Fischi» a précisé que la perte d'Enzo Corvi pour une probable commotion l'avait forcé à chambouler ses lignes. Et que son absence sur le power-play avait aussi eu un impact non négligeable.
«Ça fait mal, a enchaîné celui qui préside aux destinées de cette sélection depuis 2016. Pour tous ceux qui ont travaillé très dur depuis un moment. Mais je vais retenir les bons souvenirs de ces dernières semaines, comment les gars sont montés sur la glace et à la fin, c'est ce qui compte le plus. Il est difficile de gagner. Et c'est un processus. Ceci dit, on peut sortir la tête haute.»
Patrick Fischer agacé
Après avoir publiquement annoncé regarder plus loin que les quarts de finale dans les tournois majeurs, Patrick Fischer et le directeur des équipes nationales, Lars Weibel, ont forcément rendu les Suisses ambitieux. «Mais on peut faire comme avant et dire que l'on vise les quarts de finale, a répondu un Patrick Fischer agacé. Facile. Comme au bon vieux temps. Dans ce cas-là, on a atteint notre objectif cinq fois de suite. Vous voulez que l'on refasse comme ça?»
Ailier de la première ligne, Damien Riat n'a pas offert un discours différent de celui de son coach: «Il a manqué un ou deux goals pour changer la physionomie du match. On a eu des occasions, mais les leurs, on les a payées cash. Dans un match à élimination directe, tu dois marquer. On a fait deux ou trois erreurs et contre ce genre d'équipe, ça ne pardonne pas.»
Il n'empêche que sortir pour la quatrième fois de suite au stade des quarts de finale semble devenir la marque de fabrique de l'équipe de Suisse et que cela occulte la très belle phase de poules et les sept succès consécutifs. «C'est clair que du côté des médias, on retient les quatre défaites de suite, ce que je peux totalement comprendre, analyse l'attaquant du LHC. Je pense que cette équipe a un grand futur quand on regarde la moyenne d'âge. Franchement, il y a de quoi faire de très belles choses. On n'a pas réussi sur ce match, mais dans l'ensemble on a quand même montré de la domination.»
Avec 5% de finition en plus...
L'attaquant drafté par les Washington Capitals a essayé d'expliquer comment la meilleure attaque du tour préliminaire s'était tue au pire moment: «Peut-être qu'il manquait 5% de finition chez chaque joueur. Et à ce moment-là c'est différent, on marque et on arrive à revenir comme on l'a fait avant dans le tournoi.»
Il n'empêche que la grande déception de ce match – et peut-être aussi du tournoi – s'appelle Timo Meier. Même s'il a frappé le poteau à la 21e, l'attaquant des San Jose Sharks doit être un moteur de cette équipe. Or l'Appenzellois a joué 25'05, soit plus de cinq minutes de plus que Nico Hischier dans cette partie. Et surtout il a fait des présences beaucoup trop longues. Les statistiques ne mentent pas. Avec 57 (!) secondes en moyenne, Meier a planté sa tente sur la glace. En comparaison, Ambühl est le deuxième attaquant dans ce registre avec 43 secondes. Hischier s'est limité à 42. Impossible dans de telles circonstances de pouvoir proposer des minutes de qualité. Ou quand le mieux est l'ennemi du bien...