Young Boys peut encore y croire. Après avoir été remontés de trois buts, les Bernois ont finalement battu 4-3 le Bayer Leverkusen lors du match aller des 16es de finale de l'Europa League.
A force de dominer avec une facilité déconcertante la Super League, Young Boys avait laissé la porte ouverte aux reproches: à quand la confirmation en Coupe d'Europe ? Les éléments étaient présents pour livrer une réponse en bonne et due forme ce jeudi soir.
Mais après quarante-cinq minutes seulement. Car ils ont pour beaucoup volé en éclats après la pause. Même si, avec le but de la victoire inscrit par Jordan Siebatcheu à la 89e minute, subsiste l'espoir d'un dénouement heureux la semaine prochaine à la BayArena.
Un premier acte exceptionnel
C'est en effet l'histoire d'un match en deux actes qui s'est jouée au Wankdorf. Le premier portait en lui un dynamisme que l'on n'aurait jamais voulu voir s'arrêter. Le coup de sifflet de M. Mateu Lahoz est venu tirer le rideau d'une séquence qu'YB gardera en mémoire.
Cette première période durant, les Bernois avaient réuni tout ce qu'il fallait pour tenir enfin leur exploit continental. Sans Jean-Pierre Nsame et Mohamed Ali Camara (suspendus, et ils le seront aussi au retour), qui plus est. Dire qu'YB s'est adapté à leurs absences ne serait pas révélateur de l'ampleur de la prestation du soir.
Mais ce qui est vrai, c'est qu'il avait pensé sa façon de faire mal à l'adversaire différemment de ce qu'il a l'habitude de proposer. L'intensité était toujours là, notamment au pressing, mais Gerardo Seoane a joué la partition de la verticalité, qui rappelait quelque peu le YB des "débuts", celui d'Adi Hütter. La vitesse de Meshack Elia a fait tourner des têtes, notamment celle de l'expérimenté capitaine du Bayer Leverkusen Jonathan Tah.
Même si c'est d'abord sur deux corners de Michel Aebischer que le champion de Suisse a pris de l'avance. Sur une reprise de Christian Fassnacht après trois minutes et sur une élévation de Jordan Siebatcheu au milieu de la surface allemande (19e). Et puis, Elia a aussi eu droit à son moment, en prenant de vitesse toute la défense adverse pour aller ajuster Niklas Lomb juste avant la pause. Cela avait tout du scénario parfait.
Le drame, puis l'espoir
Mais courtisé en Bundesliga (notamment par le Borussia Mönchengladbach), Gerardo Seoane a eu droit à son examen de passage, avec Peter Bosz, l'entraîneur du Bayer, pour lui rendre les coups. Le choix du Néerlandais de changer de système (pour une défense à trois) à la pause a bouleversé la partie. Incapable de trouver la bonne manière de réagir, Seoane a assisté impuissant à un dramatique deuxième acte.
Un doublé après sept minutes de Patrick Schick a donné le ton. En prenant le meilleur sur Lustenberger suite à un bon centre de Frimpong (48e), puis en suivant bien un ballon repoussé par Von Ballmoos (52e). La fin de l'histoire n'était alors pas encore très claire, il apparaissait bien que tout cela n'allait pas bien se conclure pour YB.
Mais heureusement pour les Bernois, la version jouée par les acteurs du soir était la plus improbable. Logiquement, l'égalisation est intervenue. Elle est arrivée du Français Moussa Diaby qui a parfaitement lobé en bout de course Von Ballmoos (68e). La pièce devait s'arrêter là-dessus. Mais il y a eu un incroyable épilogue, lorsque Gianluca Gaudino a touché le poteau à la 89e. Siebatcheu suivait bien, et a pu inscrire le 4-3. Vivement la suite jeudi prochain.