L'équipe de Suisse s'est réveillée avec une immense gueule de bois vendredi à Copenhague ! La défaite 2-0 face au Danemark, due en partie à un arbitrage défaillant, et la perspective de défier l'Espagne dimanche à Genève sans Granit Xhaka en sont les raisons.
Deux mois après l'Euro 2024 qui fut la phase finale la plus aboutie de son histoire, la Suisse est tombée de très haut au Parken de Copenhague. A l'image d'un Breel Embolo qui a sans doute livré sa performance la plus médiocre en équipe nationale, la Suisse a eu de la peine à exister sur le plan offensif en première période. A dix contre onze après l'expulsion injustifiée mais aussi superflue de Nico Elvedi, elle n'avait plus qu'une seule ambition: tenir le 0-0.
Ce combat fut malheureusement perdu à la 82e minute avec l'ouverture du score du nouvel entrant Patrick Dorgu, sur laquelle Gregor Kobel ne fut pas irréprochable. Brillant jusqu'à cette minute fatidique, le successeur de Yann Sommer doit encore démontrer qu'il est aussi un grand gardien en sélection.
Murat Yakin espère que le Zurichois tiendra enfin dimanche à Genève contre le Champion d'Europe son match référence avec la Suisse. Sans un grand Gregor Kobel, la Suisse n'aura rien à espérer face à la Roja, dont la performance décevante jeudi à Belgrade face à la Serbie pour un triste 0-0 appelle très certainement une réaction.
Rattrapé par ses vieux démons
Face à la Roja, Murat Yakin devra composer sans Granit Xhaka. Expulsé pour la deuxième fois – seulement – de sa carrière en équipe de Suisse neuf ans après les deux jaunes reçus contre le Portugal à Bâle, le candidat au Ballon d'Or n'a pas supporté l'attitude des Danois qui n'ont pas voulu sortir le ballon alors qu'Embolo était à terre juste avant le 1-0.
Le contentieux nourri depuis des années avec Pierre-Emile Höjbjerg, sur fond de rivalité entre Arsenal et Tottenham, a fait le reste. Le Bâlois a été rattrapé par ses vieux démons pour ternir une année jusqu'ici si merveilleuse.
Sans Granit Xhaka et avec un Remo Freuler à la peine, Murat Yakin n'a pas d'autre alternative que de confier les clés à Denis Zakaria. Ecarté jeudi soir alors que l'on pouvait imaginer le voir débuter à la place du malheureux Elvedi, le capitaine de l'AS Monaco jouera gros dimanche contre la Roja. Avec une performance XXL, il redeviendra incontournable après avoir passé pratiquement tout l'Euro à se soigner pour n'être aligné qu'à la 98e minute lors du quart de finale contre l'Angleterre.
Avec Wüthrich et Monteiro ?
Introduit en seconde période jeudi, Gregory Wüthrich a, pour sa part, fait le job même si sa responsabilité est également engagée sur le 1-0. Le néophyte de 29 ans du Sturm Graz sera très certainement titularisé dimanche. Il semble que le sélectionneur le préfère à Becir Omeragic pour entrer dans la rotation en défense centrale.
D'autres changements sont attendus de la part d'un Murat Yakin qui a témoigné d'un conservatisme presque inattendu à Copenhague avec un onze dans lequel figuraient huit des onze titulaires contre l'Angleterre. En l'absence de Dan Ndoye qui aura beaucoup manqué au Danemark, et avec un Ruben Vargas visiblement à court de condition et le moral en berne après n'avoir pas trouvé cet été un nouveau point de chute, on peut penser que Joël Monteiro aura droit à ses premières minutes en sélection.
Cela tombe bien dans la mesure où le Valaisan des Young Boys est l'homme des grands matches en ce début de saison. Murat Yakin espère voir dimanche le joueur qui n'a cessé de tourmenter la défense de Galatasaray en Ligue des champions plutôt que celui qui traîne son spleen en Super League.
ATS, par Laurent Ducret