Un mois pour rebâtir une défense: tel est le chantier proposé à Murat Yakin avant les deux dernières rencontres de la Ligue des nations face à la Serbie et en Espagne.
Mardi à St-Gall contre le Danemark, le retour d’une défense à quatre, celle qui a toujours eu la préférence du sélectionneur, a livré des enseignements contradictoires. Edimilson Fernandes et Ulisses Garcia ont, sur le plan offensif, apporté bien davantage que Silvan Widmer et Michel Aebischer, les pistons en souffrance depuis deux mois.
Mais Murat Yakin sait fort bien que le Valaisan et le Genevois peuvent se retrouver dans le dur dans une rencontre où il conviendra en premier lieu de bien défendre, comme à Ténériffe le 18 novembre face à la Roja. Mais les deux hommes en ont fait suffisamment à St-Gall pour mériter d’être revus.
Nico Elvedi descendra-t-il du train ?
Expulsé lors de la défaite 2-0 à Copenhague avant de marquer contre son camp en Serbie, Nico Elvedi a traversé à nouveau une soirée bien ardue à St-Gall. Sa responsabilité sur le 1-1 des Danois est largement engagée en raison de son déficit de vitesse. Suspendu pour la venue de la Serbie à Zurich le 15 novembre, le joueur de Mönchengladbach risque bien de descendre du train pour permettre à Denis Zakaria d’y monter.
Absent lors de ce rassemblement d’octobre pour soigner un genou endolori, le capitaine de l’AS Monaco devrait faire la paire avec Manuel Akanji contre la Serbie. «J’espère tout simplement que Denis sera d’accord de reculer en défense centrale, souligne Murat Yakin. Il est important que le joueur adhère à ce choix.»
Le sélectionneur est convaincu que le Genevois peut aussi briller un cran plus bas. Il l’avait démontré à de nombreuses reprises à Mönchengladbach et même l’an dernier à Monaco. Denis Zakaria doit aussi comprendre qu’il lui sera difficile de se faire une place en ligne médiane. Sa performance décevante contre l’Espagne à Genève ne plaide pas en sa faveur. Et Murat Yakin ne veut pas «sacrifier» Remo Freuler ou fermer la porte à un Fabian Rieder qui a pleinement saisi sa chance mardi.
Manuel Akanji méconnaissable
En novembre, Murat Yakin espère également que Manuel Akanji sera, cette fois, pleinement investi. Le Zurichois fut presque méconnaissable en Serbie et à St-Gall comme si ces deux rencontres internationales tombaient comme un cheveu sur la soupe. Coupable sur le deuxième but serbe samedi, il a multiplié les imprécisions mardi qui auraient rendu fou Pep Guardiola s’il les avait commises avec son club...
Il sera aussi demandé à Gregor Kobel d’élever le curseur. Battu à dix reprises en quatre rencontres, le portier du Borussia Dortmund peine à faire oublier Yann Sommer alors que tous les observateurs étaient convaincus que cette succession allait s'opérer en douceur.
Le sélectionneur devra, enfin, faire preuve d’une très grande diplomatie avec Ricardo Rodriguez. Mardi, le Zurichois est resté sur le banc trois jours après une performance sans doute jugée trop neutre en Serbie. C’est seulement la troisième fois depuis ses débuts internationaux en 2011 qu’il n’a pas été titularisé pour une rencontre officielle.
L’homme aux 123 sélections n’entre, pour Murat Yakin, plus en ligne de compte que pour tenir le poste d’axial gauche dans une défense à trois. Cela tombe mal dans la mesure où tout indique que cette formule a vécu.
ATS, par Laurent Ducret