L'équipe de Suisse se devait de réparer les pots cassés après un début de Ligue des nations avec trois défaites en autant de rencontres. Les Helvètes affrontaient donc le Danemark, à St-Gall, lors d'une soirée où ils honoraient trois de leurs piliers, récemment retraités : Xherdan Shaqiri, Yann Sommer et Fabian Schär. Mais la soirée a abouti à un résultat mi-figue mi-raisin : tenue en échec 2-2, la Suisse a retrouvé des couleurs offensivement, mais n'a pas non plus effacé tous les doutes qui l'entourent.
Gardien de but
Gregor Kobel
Que de frustration pour Gregor Kobel en équipe nationale. Malgré quelques parades bien senties, Kobel ne gardera toujours pas sa cage inviolée. Quel bilan sévère pour un portier de son calibre ! Comme une mauvaise habitude, Kobel doit subir les errements et la passivité de sa défense sur les deux réalisations danoises. L'ange gardien du Borussia Dortmund a de quoi être aussi frustré que les supporters de la Nati.
Latéral droit
Edimilson Fernandes
Pris dans les tractations stratégiques de Murat Yakin, le milieu de terrain du Stade Brestois a été relancé dans le grand bain et a livré en conséquence une prestation très correcte. Milieu défensif de formation, Fernandes avait pour tâche de se projeter vers l’avant et d’offrir une multiplication des possibilités offensives. Il a assuré pleinement ce rôle en délivrant de nombreux centres de qualité, amenant notamment à l’ouverture du score helvétique. Parfois naïf dans ses duels, il a toutefois contribué à la fébrilité de la défense.
Défenseur central
Manuel Akanji
Manuel Akanji enchaîne une seconde prestation en dessous de ses standards. Le patron de la charnière helvétique a été l’auteur d’imprécisions inhabituelles à la relance en début de rencontre, mais il a surtout fait preuve d’une atonie coupable sur les réalisations danoises. Même s’il a couvert parfaitement les courses adverses dans son dos, tant en jeu placé qu’en coup de pied arrêté, Akanji n’a pas agi, mais réagi et subi, comme l’ensemble de la charnière.
Défenseur central
Nico Elvedi
Pris dans un enchaînement de matchs déplorables en équipe nationale, le défenseur du Borussia Mönchengladbach a malheureusement, encore une fois, réalisé une première mi-temps catastrophique. Très souvent sollicité et identifié comme l’homme faible par le Danemark, le Zurichois s’est fait constamment prendre de vitesse par les attaquants adverses. Il porte d’ailleurs le poids de l’erreur sur le but encaissé en première période, qu’on peut également imputer à l’ensemble d’une défense suisse d’une naïveté interloquante. Menaçant de la tête sur quelques situations de centre et auteur d’une seconde période plus constante, il aura manqué d'être décisif pour se racheter.
Latéral gauche
Ulisses Garcia
Une heure avant la rencontre, Murat Yakin a annoncé qu'Ulisses Garcia sortirait de son chapeau. L’arrière gauche de l'Olympique de Marseille devait se projeter et amener de la verticalité au système helvétique, pour faire le pendant de son compère Edimilson Fernandes. Brouillon dans ses premières montées et interventions défensives, Garcia a parfois semblé avoir le ballon qui lui brûlait les pieds en première période. Loin de sortir du lot dans les failles de la défense, on l'a néanmoins senti monter en puissance au fur et à mesure, amenant un danger mesuré dans les couloirs et densifiant le jeu offensif suisse.
Milieu de terrain
Granit Xhaka
Le capitaine du navire rouge et blanc devait se racheter de son pétage de plomb qui lui avait valu une expulsion largement méritée au match aller face au Danemark. Le Bâlois a donc livré une performance généreuse. Touchant de nombreux ballons, il a tenté de verticaliser le jeu par la passe, mais aussi par des percées balle au pied. Chef d'orchestre, Xhaka a été très vocal, comme à son habitude. Malgré quelques imprécisions techniques inhabituelles, le joueur du Bayer Leverkusen demeure le poumon du jeu, par lequel tout passe. Comme pour ponctuer une soirée mi-réussie, mi-décevante, sa frappe passe légèrement au-dessus à la 80e minute.
Milieu de terrain
Remo Freuler
Trop souvent résumé à ses qualités de gratteur de ballons, Remo Freuler a rappelé à tous qu'il pouvait être décisif devant la cage adverse. À l'origine et à la conclusion de l'ouverture du score helvétique, Freuler a incarné l'engagement des Suisses dans la surface adverse. Le milieu de terrain de Bologne, auteur de plusieurs dépassements de fonction, a réalisé un match plein défensivement et offensivement. Remplacé à la 81e minute par son compagnon de club, Michel Aebischer, Freuler est peut-être finalement sur le bon chemin pour devenir l'un des leaders de la Nati après la retraite des géants.
Milieu de terrain
Fabian Rieder
Clé de voûte du système de Murat Yakin, le milieu central de Stuttgart était placé entre les lignes afin de faciliter les transitions entre le milieu de terrain et l'attaque. Fabian Rieder avait donc la dure tâche de jouer en une touche de balle. Victime d'un système encore peu entraîné, des incompréhensions et un manque d'automatismes ont limité son impact dans la fluidité des transitions offensives. Toujours précieux sur balle arrêtée, le jeune Bernois de 22 ans aurait pu marquer à la 50e si seulement il avait chaussé une pointure de plus ! Il laisse sa place à la 67e minute à Filip Ugrinic.
Ailier droit
Zeki Amdouni
Parfois frustrant, parfois génial, Amdouni a oscillé entre le bon et le moins bon, mais force est de constater qu'il a contribué à redynamiser une attaque helvétique moribonde depuis quelques matchs. Auteur de quelques frappes qui auraient pu se terminer au fond, le joueur du Benfica a pris la responsabilité de tirer un penalty parfaitement transformé, face à Kasper Schmeichel. Il aurait même pu clore son match en beauté avec un but bien senti au second poteau sur un corner, si ce dernier n'avait pas été annulé de manière surprenante et contestable par l'arbitre assistant pour une sortie de balle, lors de la trajectoire enroulée du corner.
Ailier gauche
Dan Ndoye
Moins percutant qu'à son habitude en un contre un, l'ailier de Bologne a néanmoins été précieux dans la première passe en contre-attaque. Auteur de superbes ouvertures et déviations en une touche, le Vaudois a cassé des lignes grâce à sa qualité technique. Réalisant quelques replis défensifs intéressants, Ndoye a cependant parfois pêché par naïveté sur le plan technique et ne s'est pas assez montré dans la surface adverse.
Attaquant
Breel Embolo
Que dire de la rencontre de Breel Embolo ? Buteur en panne depuis le début de la saison et en manque de confiance évidente face aux cages, comme en témoigne son penalty raté face à la Serbie, l'attaquant pivot de Monaco demeure redoutable par le poids qu'il fait peser sur les défenseurs adverses et obtient le penalty pour la Suisse à la 44e minute. Auteur de déviations dans la surface, Embolo joue souvent juste, sans parvenir pour autant à marquer, ce qui peut devenir problématique sur le long terme pour un attaquant !
A noter que Filip Ugrinic (67e), Michel Aebischer (81e), Andi Zeqiri (81e), Vincent Sierro (89e) et Christian Witzig (89e), entrés en cours de match, n’ont pas été évalués.
Le barème des notes :
- 6 : match parfait
- 5 : bon match
- 4 : match satisfaisant
- 3 : match insuffisant / trop inconstant
- 2 : match mauvais
- 1 : match exécrable
- / : non noté