Cueillir six points pour conserver une chance de figurer parmi les seize meilleures équipes de la Ligue des Nations et dans le même temps assurer son rang de tête de série lors du tirage au sort du tour préliminaire de la Coupe du monde 2026 qui aura lieu le 13 décembre à Zurich: telle est l’ambition que la Suisse doit nourrir pour ce rassemblement d’octobre.
Battu 1-0 à Copenhague par le Danemark et 4-1 à Genève par l’Espagne, le quart de finaliste de l’Euro a entamé cette campagne de Ligue des Nations du mauvais pied. Samedi à Leskovac face à la Serbie et trois jours plus tard à Saint-Gall contre le Danemark, Murat Yakin et ses joueurs ne veulent en aucun cas revivre les tourments de l'automne 2023 que l’équipe avait traversé de Pristina à Bucarest comme une âme en peine. Le parcours accompli à l’Euro, s’il a suscité une immense euphorie dans tout le pays, commande désormais une exigence de résultats.
Une défense en souffrance
En septembre, la Suisse a dévoilé bien des lacunes en défense, comme si les retraites de Yann Sommer et de Fabian Schäer avaient laissé un vide béant. Dans la cage, Gregor Kobel n’a pas encore livré en sélection «le» match référence qui doit lui permettre de sortir de l’ombre de son prédécesseur. A Copenhague, sa responsabilité est engagée sur le but danois. A Genève, il n’a pas vraiment commandé comme il le devait une défense qui a sombré sur les ruptures de la Roja.
Jeudi devant la presse, Murat Yakin a souligné l’importance de retrouver une assise défensive. A l’Euro, la Suisse n’avait concédé que deux buts lors de ses trois matches contre l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre. Le retour au premier plan de Fabian Schär avait été très précieux. A Copenhague et à Genève, Nico Elvedi, Gregory Wüthrich et Becir Omeragic n’avaient pas vraiment su prendre le relais.
Murat Yakin avait l'intention de titulariser Denis Zakaria en défense centrale aux côtés de Manuel Akanji et de Ricardo Rodriguez. Mais touché au genou, le capitaine rayonnant de l'AS Monaco a été contraint de déclarer forfait pour ce rassemblement au même titre que Becir Omeragic qui souffre également d'une contusion au genou. Le sélectionneur n'aura pas d'autre alternative que de maintenir sa confiance à Elvedi. Expulsé à Copenhague après n'avoir pas disputé une seule minute à l'Euro, le joueur de Mönchengladbach devra démontrer en Serbie qu'il n'est pas vraiment, comme on peut le redouter, le maillon faible de la défense à trois.
Un retour bienvenu
Absent en septembre, Dan Ndoye offrira, par ailleurs, à Murat Yakin une plus grande marge de manœuvre. Même si son début de saison à Bologne n’est pas franchement une réussite, le Vaudois demeure plus que jamais un joueur clé en sélection. Capable d’évoluer à la pointe de l’attaque mais aussi sur les deux flancs dans le rôle du piston, il peut à nouveau être, comme à l’Euro, le facteur X d’une équipe de Suisse à laquelle il aura manqué en septembre ce grain de folie qui peut faire toute la différence.
Expulsé à Copenhague, Granit Xhaka sera, bien sûr, le personnage central du match de samedi à Leskovac. Cet acte III de Suisse – Serbie, le premier qui ne se jouera pas sur un terrain neutre, risque à nouveau de véhiculer bien des émotions. Il reste à espérer que le capitaine de l’équipe de Suisse sera en mesure, en cas de provocation, de maîtriser ses nerfs.
«Cela va bien se passer»
Au sein de l’ASF, on veut croire que les débordements de Kaliningrad en 2018 et de Doha en 2022 appartiennent au passé. «Cela va bien se passer», assure-t-on du côté de l’ASF. L’instance voit dans la délocalisation de cette rencontre en province à 400 km de Belgrade un signe d’apaisement. A elle de convaincre son capitaine que cette rencontre sera bien une rencontre comme les autres...
ld, ats