Megan Rapinoe «C'est rageant, ça ne doit simplement pas être comme ça»

AFP

28.6.2023 - 07:36

La star de la sélection des Etats-Unis Megan Rapinoe a dit entrevoir un «changement de paradigme» pour le sport féminin grâce au Mondial 2023 cet été. Elle s'est exprimée lors d'une conférence de presse mardi en Californie.

Megan Rapinoe a dit entrevoir un «changement de paradigme» pour le sport féminin.
Megan Rapinoe a dit entrevoir un «changement de paradigme» pour le sport féminin.
Keystone

L'attaquante de 37 ans, double championne du monde en titre avec la sélection américaine, visera le triplé en Australie et Nouvelle-Zélande à partir du 20 juillet, lors d'une compétition qui sera diffusée gratuitement dans 34 pays d'Europe.

Le sport féminin est ainsi à un tournant, selon Rapinoe qui, au Mondial 2019 en France, avait mené son équipe dans un combat pour l'égalité avec la sélection hommes notamment au niveau des primes, obtenant gain de cause auprès de la fédération américaine.

Pour cette édition, la FIFA a annoncé que chaque joueuse repartirait avec au moins 30'000 dollars et les vainqueures avec 270'000 dollars.

L'un des événements les plus populaires

La compétition à venir apparaît donc comme «une vraie opportunité de crever le plafond en termes d'engouement, de médias et de sponsors et plus largement de business autour de ce sport», a appelé la Ballon d'Or 2019.

«Je pense que maintenant tout le monde est branché foot féminin», pense-t-elle, affirmant que le Mondial est devenu l'un des événements sportifs les plus populaires au monde.

«En fait, c'est une très mauvaise affaire si vous ne regardez pas (la compétition) – vous ratez un grand moment culturel (...) c'est le plus important événement de sport féminin dans le monde, sans exception, et c'est un changement global de paradigme, pas juste aux Etats-Unis».

«Il reste du travail»

Mais seule l'étape de la «lutte acharnée» pour une rémunération digne a été franchie, rappelle Megan Rapinoe, soulignant qu'il «reste du travail» malgré des progrès.

La sélection canadienne n'a par exemple toujours pas trouvé d'accord avec sa fédération. Sa capitaine, Christine Sinclair, a dit espérer au moins une solution temporaire avant le départ de l'équipe pour l'Océanie. Quant à la Jamaïque, elle a dû recourir au financement participatif pour pallier le manque de budget de sa fédération.

«C'est rageant», a lancé Rapinoe. «Ca ne doit simplement pas être comme ça. Mais je pense que ça s'améliore (...) Je pense qu'il y a plus de ressources à disposition de ces équipes».

Et selon elle, ce meilleur confort financier se ressentira sur la pelouse. «Vous allez voir le meilleur produit sur le terrain et cela parce que les joueuses seront en mesure de se concentrer uniquement sur le jeu et d'offrir le divertissement que tout le monde veut», a prédit l'Américaine, qui entrera en lice avec Team USA le 22 juillet.

AFP