«Cette nomination est, pour moi, un grand honneur. Elle me remplit de fierté aussi !» Murat Yakin, avec l'élégance qui peut être la sienne, a laissé parler son coeur devant la presse.
Treize jours après la résiliation du contrat de Vladimir Petkovic, l'Association Suisse de Football (ASF) a fait un choix pour nommer un nouvel entraîneur national, un «vrai» choix pour reprendre les termes de son président Dominique Blanc, qui ne peut susciter de véritables réserves.
Par son passé de joueur – il a porté à 49 reprises le maillot de l'équipe de Suisse et il fut l'un des artisans de la première campagne magnifique du FC Bâle en Ligue des Champions lors de la saison 2012/2013 – et d'entraîneur – il a hissé ce même FC Bâle en demi-finale de l'Europa League en 2013 -, Murat Yakin cochait toutes les cases. «Il était notre candidat no 1», avoue d'ailleurs le directeur des équipes nationales Pierluigi Tami. L'ASF a tenu, toutefois, à conserver l'anonymat des autres candidats. «Il y avait parmi eux des entraîneurs très prestigieux», souffle Pierluigi Tami.
Aux yeux de l'ASF, la candidature de Murat Yakin s'est imposée pour deux raisons: il «incarne la voie et les valeurs suisses», selon Dominique Blanc. Par ailleurs, sa campagne européenne à la tête du FC Bâle marquée notamment par des qualifications obtenues devant le Zenit Saint-Pétersbourg et Tottenham, a démontré qu'il était capable de signer de grands résultats au niveau international.
«Ma candidature portait une certaine crédibilité»
Son contrat, signé lundi matin, porte jusqu'à l'automne 2022. Il sera reconduit automatiquement pour deux ans si la Suisse se qualifie pour la Coupe du monde au Qatar. L'ASF a tenu à remercier le FC Schaffhouse, l'employeur de Murat Yakin jusqu'à dimanche soir, de l'avoir «libéré immédiatement et sans condition». «On peut s'étonner de voir un entraîneur de Challenge League être nommé sélectionneur. Il est toutefois erroné de prétendre que revenir à Schaffhouse en 2019 fut un pas arrière. Je ne l'ai pas perçu ainsi. Je pense que ma candidature à ce poste de sélectionneur portait tout de même une certaine crédibilité.»
Dans un premier temps, Murat Yakin entend s'inscrire dans la continuité de Vladimir Petkovic. «Nous devons le remercier d'avoir donné un très beau style de jeu à l'équipe de Suisse qui lui a permis d'obtenir de grands résultats, explique-t-il. Je vais chercher très vite à le joindre pour qu'il me fasse part de son ressenti.»
Le Bâlois sait qu'il n'a pas de temps à perdre avec les deux rencontres contre l'Italie, à Bâle le 5 septembre, et contre l'Irlande du Nord, le 8 septembre à Belfast, qui s'annoncent capitales dans la course à la qualification pour le Qatar. «Je ne vais pas tout bouleverser. Je connais cette équipe, dit-il. Je sais qu'elle a toujours faim. Que son parcours à l'Euro a suscité une immense passion dans tout le pays. Il convient de surfer sur cet enthousiasme. Et quoi de plus beau que d'affronter, dans «ma» ville, le champion d'Europe dans un stade qui, j'espère, sera plein !»
Un staff à redéfinir
Ce mardi, Murat Yakin et Pierluigi Tami tiendront une première réunion de travail destinée à compléter le staff. On rappellera que l'entraîneur-adjoint Antonio Manicone a logiquement accompagné Vladimir Petkovic à Bordeaux.
«Je vais aussi très vite prendre le pouls des joueurs. La première liste doit bientôt sortir avec le match amical contre la Grèce du 1er septembre», indique le nouveau sélectionneur. Murat Yakin pourrait être confronté à un premier coup dur: l'indisponibilité de Haris Seferovic. L'auteur du doublé contre la France en huitième de finale de l'Euro s'est blessé à la cuisse la semaine dernière à Moscou lors du succès 2-0 du Benfica devant le Spartak en tour préliminaire de la Ligue des champions.
ld, ats